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158              ESQUISSE SUR M. D'AIGUEPERSE.

de M. Lecourt, qui débuta au barreau avec honneur, et qui,
judicieux (raducleurde Tacite et d'Apulée, eût acquis un nom
dans les lettres, s'il n'eût été absorbé par le notarial. Pendant
cinquante-trois ans rî'iniimilé, j'ai retrouvé iel M. D'Aigue-
perse, avec ia môme candeur, les mêmes goûls, les mômes
principes, les mômes sentiments et les mômes opinions. Aussi
j'en sais beaucoup plus par ses paroles, que n'en saurait un
ami lecteur par ses écrits. Il donna son assentiment, sans
réserve, à ma réfutation de l'histoire des premières années
de notre révolulion par M. Morin ; il me reproduisit, à celte
occasion, avec une imperturbable fidélité, divers faits qui sont
à retenir pour nos annales.
   Un commissaire des députés de la Convention à Lyon,
survint, en novembre 1793, à l'armée qui défendait nos fron-
tières du Bugey; il était chargé d'en extraire les Lyonnais
qui s'y étaient enrôlés pour sauver leur vie , et de les
ramener à Lyon, comme une proie du tribunal de justice
populaire. Un capitaine, irrité de tant de férocité, sacrifia,
pendant la nuil, le commissaire au salut de plusieurs,
et il fil déserter les Lyonnais à l'étranger. L'un d'eux, par-
venu à Sainl-Jean-de-Maurienne, y reçut uue hospitalité
généreuse. Pressé par des questions réitérées du maîlredela
maison, il raconta toutes les actions de Chalier aux clubs
et à ia municipalité. Son récit fini, il fut confondu par ce
cri: « C'est donc bien vrai. Ce Chalier était mon frère; sa
 « frénésie révolutionnaire en avait fait un monstre. » Le. dic-
tionnaire historique de M. Dclandine et Ses biographies de
M. Michaud, font naître Chalier dans un village que le pre-
mier place en Dauphinô, et le second en Piémont. D'après
son langage, son accent el la désinence de son nom, j'ai
pensé que Chalier était d'origine française , mais né de
 parents établis en Piémonl.
   Le 4décembre 1793, le député Collot d'Herbois écrivit Ã