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                  ESQUISSE SUR M. D'AIGUEPERSE.               15!

 neux. Retenu pendant treize ans a Paris par un attachement
 mutuel avec M. Boscary, il se résigna à être le maître clerc
 d'un avoué. 11 fut un collaborateur précieux par sa ponctua-
 lité, son esprit d'ordre et sa rectitude. Son traitement excéda
 ses besoins. Il refusa les secours d'argent qu'il est si doux
 à une mère de donner ; il était riche et heureux par la sa-
 gesse de ses travaux, de ses éludes et de ses plaisirs.
    Sergent de la garde nationale de Paris, il était sous les
 armes à Montmartre, le 30 mars 1814; un boulet de l'armée
 assiégeante tomba à ses pieds. Il n'imita point Horace qui
 se déchargeait de son bouclier, pour fuir plus rapidement. Il
 resta fidèle à son drapeau, et le suivit dans sa retraite. Les
vétérans de l'hôtel des Invalides, les élèves de l'école Poly-
technique ramenaient du champ de bataille leur artillerie épui-
sée. Ainsi expirait, dans le cours de sa quinzième année, la vie
glorieuse de l'Empire; il fallait se résigner à son abdication.
Il se vérifiait de nouveau, « que les grands hommes s'élèvent
« par une qualité supérieure qui leur est particulière; mais
« comme ils ont moins de prudence que les autres hommes, ils
« n'évitent pas une catastrophe et ils tombent dans des
« malheurs mérités. »
    De retour à Lyon, en 1815, M. D'Aigueperse y fut fixé par
son mariage avec Mlle Perret. Elle était la fille de Mme Perret
Boscary. Elle avait ainsi pour grand-oncle M. Boscary de
Villeplaine, et pour aïeul M. Boscary dont la mémoire
était chère au barreau.
    Son hymen fut heureux.
        De ses nombreux enfants sa table couronnée
        D'un convive nouveau se peuplait chaque année.
                                            (LAMARTINE. )

  Mais en ce monde, point de bonheur durable et sans
mélange; il lui était né dix enfants ; il perdit deux filles. Ses