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148 ESQUISSE SUR M. D'AIGUEPERSE. Ce tribunal était présidé par un homme ne en Piémont, de parents venus du Dauphiné. Peu lui importaient nos lois et noire jurisprudence; il avait à lui, un code révolu- tionnaire. Cependant, au milieu de tant de désordres, il lui était nécessaire de procéder avec réguiarilô. Il s'efforça de retenir M. D'Àigueperse en son greffe. Mais un tel contact était incompatible à l'ancien secrétaire de notre consulat; il se retira et se réfugia a sa terre du Beaujolais. Il avait épousé Melle Boscary, issue d'une famille, qui par ses succès au barreau de Lyon, avait acquis à bon droit, les biens de la fortune et l'estime publique. Il en eut un fils, à Lyon, le 6 nov'embre 1787, Antoine-Jean-Baptiste, sur lequel maintenant je reporte ma pensée. Pendant ses dix premières années, son corps agile et gracieux se développa à Lyon, et au viHage de Régnié. Il posséda, comme un don naturel, cette aménité cordiale qui fait le charme des sociétés de notre Province. Son enfance et son adolescence échappaient aux misères et à la contagion de ce temps là , par ses relations avec les ecclésiastiques qui sous un nom déguisé, recevaient de sa mère un asiie secret, et qui fidèles à la perpétuité de la foi, n'avaient point obéi à cette Assemblée, dont la même main imposait une constitution au clergé catholique, et portait au Panthéon Voltaire et Rousseau. En 1798, il entra dans l'un de ces pensionnats, qui se formèrent aussitôt après que la Convention eut été forcée d'abroger son barbare décret du 12 octobre 1793, et de souffrir que les Lyonnais inscrits sur sa liste d'émigrés, revins- sent de Suisse, rebâtissent leur cité et lui rendissent son nom. Il existait peu d'institutions préférables à la maison de l'En- fance du faubourg de la Croix-Rousse. Â cette époque, La Harpe avait déjà publié ses leçons pour ramener la jeunesse aux études du siècle de Louis XIV. Biais ii avait succombé