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DANS LE LYONNAIS. 129
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« d'armes de monseigneur de Bourgogne sont à l'entour de
« Châlon et de Sainf-Gengoulx au nombre de trois et quatre
« mille chevaulx, et ne scet quelle part vueillent tirer. » Dans
l'intérêt de la ville, ils pensaient déjà à se racheter encore
une fois , plutôt que de laisser venir sur leur territoire les
troupes régulières qu'on amenait cependant à leur secours.
Le seigneur de Blanmont entra néanmoins et séjourna Ã
Mâcon. De ce quartier général, il surveillait les frontières du
Duché de Bourgogne, peu soucieux, peut-être, de se porter
en avant, tant que le territoire ne serait pas envahi sérieuse-
ment. Les Écorcheurs étaient déjà arrivée dans le Lyonnais,
quoique une moitié de leur armée se trouvât encore le
20 Ã Monlbrison et sur les bords de la Loire. Les malheu-
reux habitants de Lyon avaient eu recours à leur escarcelle
et sans hésiter, s'étaient « appatis à eux d'ici à la Saint—
« Michel pour six cent saluz. »
Le maréchal concentra à Mâcon l'armée ducale, prêt à se
diriger sur te point le plus menacé. Mais, malgré ses talents,
malgré la belle organisation de ses troupes, il ne put activer
assez leur lenteur ordinaire ; ses informations furent-elles
insuffisantes, ou bien les bandes le gagnèrent-elles d'audace
et d'activité, quoi qu'il en soit, on apprit tout à coup la terri-
ble nouvelle que, le 29 mars, (1442-43) « le vendredi après
« Oculi mei, environ une ou deux heures devant jour, a esté
« prinse d'emblée et par la rivière de Soonne qui estoit gran-
« de et feurs rives, espanchiée parmy les prés, la ville de
« Vimies en l'Empire lez Lyon, à deux lieues, sur monsei-
« gneur le Duc de Savoye et en son pays, par le sgr de
« Beauvoys,Escourcheur du pays deBourbonnois, lieutenant
« du sgr de Jaloignes, maréschal de France, et plusieurs
« autres capitaines des gens du roy que l'on dit estre Escour-
« cheurs, au nombre de sept ou huit cents chevaulx, et sont
« depuis ledit jour jusques xic d'avril, tellement que l'on dit
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