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                    TEMPLE DES DRUIDES D'uZÈS.                 413

tout du soin de sa renommée qu'il ne s'occupait d'archéologie, et
même de questions religieuses, malgré les documents précieux,
bien que succincts, qu'il a laissés sur la religion et les mœurs
des Gaulois, le célèbre conquérant a négligé de parler de
ces temples, comme il l'a fait à l'égard des monuments
si remarquables de Locmariaquer et de Carnac. Ce silence
peut-il détruire l'importance des traditions populaires et
l'autorité des preuves qu'on trouve à chaque pas dans les
Gaules, touchant les monuments celtiques? Mais, ces temples,
comment étaient-ils ? Quelle en était la forme, l'architecture?
avaient-ils quelques rapports avec le monument de Lanleff '
ou celui de Montmorillon 2, ou bien les Gaulois n'avaient-ils
pour leurs sacrifices que ces grandes pierres à baquets qu'on
 Irouve dans quelques parties de la France ; ou ne se servaient-
ils que de petits autels de forme cubique comme celui du musée
 de Clermont-Ferrand et la pierre de la Crie, qu'on voit sur
 une place de Bourges, objets qu'on suppose avoir servi au
 culte druidique ? Tout porte à croire que ces divers autels datent
 de la seconde époque du druidisme, qui avait substitué des
 pierres travaillées aux blocs de rochers bruts des temps primitifs,
 comme les statues avaient succédé aux pierres informes ; et que
 ces temples, ainsi que celui de Vasso, à Clermont, détruit par
 Chrocus, ont appartenu à l'époque Gallo-Romaine.
  Nous ne faisons point ici un ouvrage sur les différents monu-
ments celtiques , travail qui dépasserait les bornes que nous
nous sommes imposées dans cet opuscule. Néanmoins, nous ne
pouvons nous dispenser de traiter une question qui se rattache
essentiellement au sujet qui nous occupe ; nous voulons parler
des dolmens, qu'on représente souvent comiiue des autels drui-
diques. Quelques écrivains, en effet, invoquant le témoignage
de Diodore de Sicile, pensent que c'est sur ces immenses tables
de pierre qu'on immolait des victimes humaines, sur des lieux
élevés où la foule pouvait jouir de cet affreux spectacle, comme

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        Côtes-du-Nord.
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        Vienne.
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