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HÔTEL-DE-YILLE DE LYON. 99 couvertes en tuiles creuses d'une dimension et d'une forme ayant tous les caractères du provisoire, avaient été toutes projetées et, sans doute, exécutées à grand comble, avec couverture en tuiles plates ou en ar- doises et ornements de faitage en plomb orné et doré. Quelques pièces de chêne que, lors des dernières restaurations, nous avons trouvées mêlées au bois de sapin dans les toitures, et qui indiquaient par leur coupe qu'elles avaient servi à la charpente d'un comble, sembleraient prouver qu'il y a eu exécution, au moins partielle, de toitures à grand comble. Quelle a été la cause de leur disparition? C'est ce que nos recherches n'ont,pas pu nous faire découvrir (1). Dans l'ensemble des restaurations qu'il nous a été donné de diriger, il nous a été particulièrement agréable de pouvoir rétablir les toitures telles que nous les montraient les dessins du temps, en regret- (1) Des documents précis, tirés des archives de la ville, disent, et cela confirme notre opinion, que les toitures à grand comble ont existé ; que les ardoises servant aux toitures de l'édifice étaient tirées à grands frais d'Angers et remontaient la Loire jusqu'à Roanne. Ce fut un nommé Huchet, maître couvreur d'Orléans, qui eut la direction de ces travaux. Un inventaire, dressé le 11 jan- vier 1672, accuse environ 350 caisses d'ardoises dans les magasins, et, au moment de la Révolution, il existait encore en dépôt, dans les greniers de l'Hôtel de Ville, des milliers d'ardoises (Inventaire de l'Hôtel de Ville, dressé par les sieurs Charmelton et Vingtrinier, en mars 1791). Nous sommes heureux de remercier ici M. Gauthier, archiviste de la ville, et M. Rolle, archiviste adjoint, pour l'obli- geance extrême avec laquelle ils ont mis à notre disposition les richesses dont ils ont le dépôt, et de leurs efforts particuliers pour nous aider dans nos recherches.