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528                                    BIBLIOGRAPHIE.

ment destinées à rester en portefeuille, échappées au poète dan»
un jour de gaîté ou de tristesse, et qui, ordinairement, à défaut
d'un mérite plus sérieux o n t , du moins, cet avantage qu'elles
montrent l'auteur tel qu'il est, dans son négligé , comme on se
laisse voir seulement à ses amis. Si de telles publications ont
parfois leur danger, M. Rénal n'avait rien à redouter d'une sem-
blable épreuve -, car il est du petit nombre de ceux qui, n'ayant
rien à dissimuler, peuvent ouvrir leur maison à toute heure et à
tout venant, et marcher le front haut au devant de la critique.
   Nous ne citerons particulièrement aucune des pièces de ce
recueil, nous bornant à dire que l'on nous saura gré d'en avoir
recommandé la lecture. A ceux qui ne connaîtraient pas encore
l'auteur et qui seraient tentés de chercher dans ces lignes la main
trop complaisante d'un ami, nous répondrons par le passage sui-
vant d'un compte-rendu publié, il y a peu de jours, dans un des
journaux les plus estimés de Paris : « M. Antony Rénal est un
« homme de cœur et un honnête homme ; on se sent porté à
« l'estimer, à l'aimer, et c'est-Ià, dans une certaine mesure,
« une compensation à l'enthousiasme, si difficile, d'ailleurs,
« à faire naître de nos jours. »               C. F.



VIE DE LORD BYRON , DE MOORE , compte-rendu par MACAULAY ,
   Lettres et mémoires de lord BYRON, avec des détails sur sa vie,
   par Th. MOORE, 2 v. i n - i , traduit par A. TUJA D'OLIVIER.

   Considéré au seul point do vue de la composition , l'ouvrage de Moore
mérite d'être classé parmi les meilleurs spécimens de prose anglaise qu'ait
produit notre époque. Le style en est agréable, clair et noble, et quand il
s'élève jusqu'à l'éloquence, c'est sans effort ni ostentation. Le fond n'est
point inférieur à la forme, il serait difficile de citer un livre qui témoignât
plus de bienveillance , de franchise et de modestie. Il a évidemment été
écrit, non pour mettre en relief le talent d'écrivain de l'auteur , que d'ail-
leurs il montre souvent, mais dans le but de venger, autant que la vérité peut
le permettre, la mémoire d'un homme célèbre qui ne peut plus se justifier.
   M. Moore ne se jette jamais entre lord Byron et le public. Quelque fortes
qu'aient pu être ses préoccupations personnelles (1), il n'a dit de lui que ce
que le sujet exigeait absolument.

  (1) Moore était devenu l'ami de Byron , ce dernier lui avait confié ses mémoires, en le chargeant
de les publier après sa mort.