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                      EXPOSITION DE 1857.                       185
à réussir. Quoi qu'il en soit, cette figure mérite toute l'attention
de la critique ; elle indique chez son auteur une main sûre d'elle-
même et prodigieusement habile. Seulement, si M. Couture se
satisfaisait toujours à aussi peu de frais, il s'éloignerait, de plus
en plus de la bonne route, celle qu'il suivait à l'époque où il
exposait pour la première fois son Fauconnier, et ses ennemis
n'en seraient que plus autorisés à lui refuser les qualités du
peintre, pour ne lui accorder que celles du plus habile de nos
décorateurs.
   M. Magaud, de Marceille, a pris une belle place à l'exposition
avec son Magicien turc évoquant les esprits et ses Sœurs de lait.
C'est là de l'excellente peinture, suffisamment faite, d'une belle
et harmonieuse couleur, puissante et vigoureuse, sans trop
d'exhuberance ni trop d'éclat ; nous accorderions des éloges sans
restriction aux Deux sœurs de lait, si la tête de la demoiselle
valait comme type celle de la paysanne, M. Magaud s'est préoc-
cupé surtout de donner à la première de ces deux figures une
une expression de bonté à laquelle nous eussions voulu joindre
aussi un peu de finesse ; cette dernière qualité aurait ajouté à
la tête de la jeune fille, plus d'intérêt et plus de charme. Son
grand dessin Carton du plafond principal du café de France à
Marseille est une remarquable composition, d'une belle et vaste
ordonnance, qui prouve que M. Magaud peut aussi s'élever jus-
qu'à la hauteur de la peinture d'histoire et de l'allégorie. Son
plafond jouit au reste, dans le monde des artistes et des ama-
teurs d'une réputation qui nous paraît maintenant aussi légi-
timement acquise que complètement méritée. Nous voudrions
que le temps et l'espace qui nous sont accordés nous permis-
sent de nous livrer à un examen attentif de quelques petits
tableaux de genre exposés par le même peintre ; nous sommes
forcés de nous en abstenir pour aujourd'hui ; dans la seconde
partie du travail, nous essaierons de leur consacrer quelques li-
gnes et de leur attribuer les éloges qu'ils nous ont paru mériter à
tous égards.
 M. Bouguereau, de Paris, remplace par la grâce et le senti-
ment ce qui lui manque du côté de la couleur. L'Amour fraternel