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142                 LE PÈHE DE LA CHA1ZE.

source, elle n'en demeureroit pas à de simples désirs de luy
faire plaisir ny à des démonstrations stériles de sa tendresse pa-
ternelle, et que rien ue pourrait l'empescher de luy en donner des
marques qui fissent honneur à Sa Sainteté mesme, et qui édi-
fieroient toute l'Esglise. Votre Paternité sçait et aura reconnu en
plusieurs occasions, mon attachement particulier pour le Saint-
Siège, et mon extrême vénération pour le Pontife qui l'occupe
aujourd'huy, et j'ose dire que si mes vœux et mes gémissements
continuels avoient esté écoutez , et si mes péchés n'avoient
rendu mes soins inutiles, il en auroit luy-inesme esté persuadé
par les preuves les plus agréables qu'il en eût pu recevoir ; mais
ma douleur est d'autant plus grande de voir toutes mes bonnes
intentions frustrées de leur attente, que ce qui en assure le suc-
cès, semble si peu capable de pouvoir former dans le cœur ten-
dre et zélé de Sa Sainteté, des obstacles au bonheur de toute la
Chrétienté ; car, mon Très-Révérend Père, pour ce qui regarde
la Régale je ne puis assez admirer par quel artifice on a pu en
faire une grande affaire, à Sa Sainteté, puisqu'en trois ans de
temps elle n'a produit au Roy la nomination de plus de deux
petits canonicats; en sorte qu'il n'y a pas ici un homme de bien
qui puisse comprendre que Sa Sainteté ne prist pas plaisir à
sacrifier un si petit intérêt au bien de l'Eglise, et aux grands
et solides avantages qu'elle trouveroit de la satisfaction de
Sa Majesté ; car Dieu me préserve de croire que Sa Sainteté
ne puisse, sans péchés, dispenser d'un règlement si peu important
comme Votre Paternité me l'insinue. A l'égard des évêques
nommés auxquels sa Sainteté refuse des bulles, je puis protester
â Votre Paternité que ce sont les meilleurs sujets du royaume,
et pour leur piété et pour leur capacité. C'est, mon Très-Révé-
rend Père, ce que je puis répondre de plus précis et de plus
certain sur ces deux points de la lettre de Votre Paternité. »
   Innocent XI n'ayant pas accédé à la prière du confesseur, ce
dernier ne se découragea pas ; il disait dans une autre missive :
   « Pour ce qui est de ceux qui ont été nommés aux évèchés à
qui Sa Sainteté refuse des bulles , il est certain qu'on ne pou-
voit en aucune manière résoudre Sa Majesté à révoquer ces no-