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AU XVIIIe SIÈCLE. 201 seau fait preuve dans ses jugements sur la querelle des an- ciens et des modernes. De son côté, Brossette l'informe exactement de tout ce qui regarde l'Académie et les lettres lyonnaises. Lié avec Jean-Baptiste, il sut néanmoins garder les bonnes grâces de Voltaire. « Vous ressemblez h Pompo- nius Atticus, lui écrit Voltaire, courtisé a la fois par César et par Pompée. » L'Académie, que nous avons vu commencer dans cette société d'amis se réunissant une fois par semaine chez Fal- connet, en peu d'années a grandi et s'est développée. Elle a des statuts approuvés, elle a un lieu fixe et officiel pour ses séances, d'abord a l'Archevêché, puis au Palais du Gouver- nement , puis enfin a l'Hôtel-de-Ville ; c'est seulement en 1824 qu'elle fut transférée au Palais Saint-Pierre et mise en possession de la belle salle où nous sommes, par une ordon- nance du baron Rambaud. Au lieu de sept membres, bientôt elle en a vingt-cinq, puis, en 1758 , elle s'élève au nombre consacré de quarante par sa réunion avec la Société des beaux-arts ; ainsi est-elle devenue une institution publique ayant sa place dans la cité et se liant désormais à son histoire. Vous admirerez, Messieurs, avec moi, de combien d'hom- mes distingués, non pas seulement dans la cité, mais dans la France entière, peut se glorifier l'Académie du XVIIIe siècle. Passez des lettres de Boileau et de Jean-Baptiste à celles de tous les autres grands écrivains du siècle, a celles de J.-J. Rousseau et surtout de Voltaire, et a chaque page, pour ainsi dire , vous rencontrerez aussi le nom de quelque académicien lyonnais; tant l'Académie fut étroitement mêlée au grand mouvement littéraire et philosophique de son époque ! Elle n'en eut pas moins d'excellentes relations avec les Jésuites, ses voisins du collège de la Trinité, jusqu'à ce qu'ils fussent remplacés parles oratoriens, et avec les rédac- teurs du Journal de Trévoux. Ce grand collège de la Tri-