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IMITATION DE LA IIe SATIRE DE PERSE.



   Il ne faut pas croire que, pendant l'époque romaine, si
justement nommée de la décadence, la société entière s'ache-
minât vers l'abîme, sans aucune protestation. L'excès pro-
duisait nécessairement une réaction dans les âmes honnêtes;
les hommes qui ne prétendaient pas à une grande moralité,
mais qui conservaient au moins des instincts de bon goût,
contribuaient à affermir la digue. En dehors du beau monde
de la Rome élégante, qui se vautrait dans les voluptés les
plus immondes, et de la populace qui regrettait Néron, ce
charmant empereur, comédien, chanteur et conducteur de
char, il existait une classe nombreuse, que le spectacle des
turpitudes de la décadence dégoûtait profondément. La plu-
part des écrivains de ce temps se sont faits les échos de
celle résistance à la domination de la matière. Celle réaction
étail vague, elle ne savait vers quel but tourner les yeux, et
sur quel fondement assurer son barrage. Ce fut à ce moment
que l'idée chrétienne fut lancée dans le monde, et l'on
comprend que le terrain se trouva admirablement préparé.