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                        CLÉMENCE 1SAURE.                       52i
dans le midi de la France ; ce qui le prouve, c'est la physionomie
toute particulière que prend encore le peuple toulousain en ce
jour de joyeuse mémoire , bien qu'aux yeux de l'observateur, ce
ne soit plus qu'une réminiscence de la gloire passée. En dépit
des efforts généreux et constants des Mainteneurs, pour rehausser
l'éclat de cette solennité littéraire, ce n'est que dans le cercle
restreint de quelques membres de la société locale, que s'ouvrent
aujourd'hui ces luttes poétiques où l'on accourait de toutes les
parties de la France.
   La séance se tient dans la salle des Illustres, au Capitole ; et
pendant la lecture du rapport de la Commission sur les concours,
des commissaires, désignés par le président, vont à l'église de la
Daurade chercher les fleurs déposées sur l'autel de la Vierge ; à
leur retour, on proclame les noms des lauréats ; puis lecture est
faite des pièces qui ont remporté les prix. Voilà, en deux mots,
à quoi se réduit tout le prestige des jeux floraux. Il faut conve-
nir cependant que, par un reste de vieille habitude, la population
semble s'associer au souvenir de cette fête renommée, mais seu-
lement par une animation extérieure que je comparerais presque
au mouvement de nos fêtes baladoires. Les principales rues de
Toulouse sont encombrées de fleurs qui s'étagent en amphi-
théâtre jusqu'au sommet des devantures des magasins..., coïnci-
dence remarquable entre les jeux floraux etle mois des fleurs con-
sacré à Marie.
   Cette coïncidence me paraît une forte présomption en faveur
du système habilement développé par un savant de Toulouse,
M. Poulet, qui a violemment compromis, il y a quelques années,
l'existence de Clémence Isaure.
   Il est un fait incontestable, c'est que Clémence n'est pas la
fondatrice des jeux floraux, qui furent institués en 4 3 2 3 , par
sept hommes de lettres, dont les noms nous ont été conservés
dans un acte authentique cité par le docteur de Caseneuve, dans
son livre intitulé l'Origine des jeux floraux de Toulouse. Ce fut
ensuite à la générosité des magistrats de cette ville que l'on dut
la dotation de l'Ecole poétique naissante. Aucun écrivain du
xvi" siècle n'a pu préciser l'époque à laquelle Clémence aurait