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318                  HISTOIKE DE CHARLIEU.
un intéressant chapitre de son livre intitulé : Histoire d'un bour-
geois de Chartieu an XVe siècle (p. 163 à I77) w Le bourgeois
dont M. Desevelinges raconte l'histoire s'appelait Jean Mares-
chal. C'était un riche négociant, trafiquant sur les draps, etc.
II donnait à sa maison le titre d'hôtel ; et cet hôtel « qui n'était
autre, suivant toute apparence, que cette antique et vaste mai-
son située près de l'église, et qui a été démolie avec beaucoup
d'autres pour faire la place publique actuelle, ne servait pas
moins à son commerce qu'à son logement (p. 167). » Or, Jean
Mareschal, « qui se vantait d'avoir servi comme écuyer les rois
Charles V et Charles VII contre les Anglais, » fut accusé de
connivence avec le duc de Bourgogne, et poursuivi pour crime
de lèse-majesté. Il mourut avant la fin de son procès; mais ses
biens n'en furent pas moins confisqués ; ceux situés dans le
Roannais furent adjugés à Guillaume Gouffier, seigneur de Boisy,
qui les convoitait.
   « Par le traité d'Arras, du 22 septembre 1438, qui établit la
paix entre Charles VII et le duc de Bourgogne, le roi céda à ce
dernier le comté de Màcon avec les villes et villages qui en dé-
pendaient... Ce traité donna lieu à des difficultés particulières
en ce qui concernait la ville de Charlieu et les paroisses envi-
ronnantes. Le roi prétendit qu'elles ne faisaient point partie du
comté de Màcon, et le duc soutenait le contraire (p. 161). »
De là un procès qui dura probablement jusqu'à la confiscation
du duché de Bourgogne par Louis XI, en 1474. Ce qu'il y a de
certain, c'est que ce procès n'était pas encore vidé en 1455.
M. Desevelinges raconte (p. 161 à 164) les péripéties de ce procès,
dans lequel toutefois il n'ose prendre parti, dominé qu'il est par
son système. Il est certain cependant que le duc avait tort ;
car Charlieu ne faisait pas partie du comté de Mâcon lorsque
saint Louis l'acheta en 1238, et le roi n'avait pu céder en 1435
que ce comté réduit et non le comté des roi's mérovingiens. Ce
qu'il y avait de plus déplorable dans celte affaire, c'est que les
agents fiscaux des deux princes rivaux réclamaient pendant ce
temps des habitants de Charlieu le payement de l'impôt, et que
ces malheureux payaient doublu.