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SUR LA PEINTURE A HUILE. 67
cutés par ce procédé à une date bien antérieure à Jean de
Bruges, nous parlerons d'un tableau peint a huile par Mu-
tina de Bohême, en 1297, deux autres, du XIVe siècle, exé-
cutés par Wurmser de Strasbourg et par Théodoric de
Prague ; enfin Raspe et Soehnée citent une preuve des plus
fortes que la peinture a l'huile était pratiquée en 1239.
Henri III, roi d'Angleterre , disent-ils, donna ordre , cette
année, de payer à Odo, orfèvre, et à son fils Edward, la
somme de 107 schillings et 10 pences pour de l'huile, du ver-
nis et pour les peintures des chambres de sa royale résidence
de Westminster. Enfin, Aubertus Mirœus dans sa Chronique
belge, à l'année 1410, dit que Jean Van Eyck passe pour
être le premier qui ait mélangé les couleurs avec l'huile de
lin, que la.plupart pensent que cette invention eut lieu l'an
1410; mais qu'il est notoire qu'elle a été connue et prati-
quée antérieurement par plusieurs peintres en Belgique. De
plus anciens tableaux peints avec des couleurs à huile en
font foi. On en remarque principalement un dans l'église des
Franciscains, à Louvain, qui porte l'année 1400 pour être
celle de la mort de l'auteur.
Enfin, une des plus fortes preuves de l'existence de la
peinture a l'huile antérieurement à Jean de Bruges, c'est le
manuscrit de Théophile, moine allemand de Saint-Gall, exis-
tant deux cent cinquante ans avant ce peintre, et qui a
donné dans ses écrits la description technique et parfaite-
ment détaillée de toute la méthode de la peinture a l'huile.
• Ce manuscrit est intitulé De omni seientia artis pingendi. A
cet ouvrage en est annexé un autre, par Éraclius, ayant pour
titre De coloribus et artibus Romanorum. Ce dernier est
partie en vers hexamètres et partie en prose.
Le manuscrit original existe aujourd'hui dans la bibliothè-
que du Vatican à laquelle il a été rendu par la France en
1815 ; il a été plusieurs fois traduit en anglais, en allemand