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526           LETTRE A PROPOS D'UN SAUF-CONDUIT.

pièces l'armée de Jacques de Bourbon envoyée contre eux. Après
cette bataille dont Froissard nous a conservé le récit, les Tard-
Venus se divisent en deux bandes. La première va rançonner le
Pape à Avignon, la deuxième sous le commandement de Seguin
sefixeà Anse, d'où elle tenait Lyon en échec. « Mais enfin ayant
saccagé, ravagé et mangé tout le païs, ils bruslarent et ruinarent
la ville d'Anse, et la laissarent au pauvre estât où nous la vo-
yons pour le jourd'huy, là où auparavant c'estoit une bonne pe-
tite ville, forte selon le temps, et située en bon pais » ( de Ruby,
Hist. véritable de la ville de Lyon, Liv. 3. Ch. XLIV p. 315).
Avant de quitter Anse, Seguin s'était jeté dans le parti de Charles
le Mauvais, c'est pourquoi il prend dans le sauf-conduit le titre
de Capitaine pour le roi de Navarre. Mais comme il lui deman-
dait en échange de ses services , mille livres de terres assises à
Salces, Péralte et Lérin, c'est-à-dire le plus bel de sa chevance,
le Navarrais qui ne tenait pas à l'avoir pour ennemi employa
pour se mettre à l'abri de ses ressentiments un des petits mo-
yens qu'il avait toujours à sa disposition. Il le fit empoisonner à
sa propre table, où il l'avait convié, en coings ou en poires su-
crées, (P. Anselme, t. VII. p. 319).
  Daignez, mon cher Directeur, agréer l'assurance de la consi-
dération très-distinguée de votre tout dévoué serviteur,
                                                 GUIGTJE.
      De Paris, ce 8 Mai 1857.