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LA CATHÉDRALE DE LYON. 513 Sans avoir la prétention d'être plus précis que les écrivains qui se sont occupés avant nous de l'antique édifice lyonnais, nous essayerons toutefois, de nous livrer à quelques recher- ches et d'analyser les développements de celte architecture si complexe, en apparence, et pourtant si logiquement une. La tâche n'est pas facile , nous le reconnaissons, car les analogies et les dissemblances sont nombreuses, et donnent souvent le change aux investigations que l'ont croit les plus sûres, aux observations qui semblent les plus précises, ren- versant ainsi, sur quelques points, un raisonnement hypo- thétique pleinement confirmé sur beaucoup d'autres. On dispute, depuis longtemps sur la question de savoir si la différence de niveau qui existe entre la voûte de l'abside et celle de la grande nef, n'est pas le résultat de la mise à exécution de deux plans différents, comportant, l'un et l'autre, les proportions et le faire particulier à chaque époque où ils ont été conçus? Ainsi par exemple, l'abside qui porte l'empreinte de la der- nière période romane, devait-elle, dans la pensée de l'ar- chitecte, présenter une plus grande élévation de voûtes; comme aussi la nef centrale, où l'art ogival se déploie dans toute sa virilité, pouvait-elle être comprimée dans son essor, et croiser ses arcs à la même hauteur que ceux de l'abside? Des raisons qui nous ont paru assez concluantes, résultant de l'inspection attentive de la construction, nous donnent à penser que l'édifice a été conçu tel qu'il est par le premier architecte : c'esl-à -dire, dans l'ensemble de ses proportions sauf les modifications de style inhérentes aux progrès de l'art. En effet, il serait bien élonant que celui-ci n'eût pas dressé le projet du monument tout entier, et n'eût songé qu'à l'ab- side, laissant à d'autres, le soin de suppléer à son génie en complétant son œuvre suivant leurs inspirations, mais il ne serait guère moins étonnant, que le plan complémentaire, éla- 33