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514                LA CATHÉDRALE DE LYON.

 boré un demi-siècle plus lard , présentât une concordance si
 parfaite de structure dans tous ses rapports avec les travaux
 préexistants.
    Nous n'avons pas besoin de faire remarquer, au surplus,
 qu'au moyen âge l'esprit d'imitation n'existait guère , et que
 bien souvent les constructeurs , lorsqu'ils étaient obligés de
 continuer un édifice resté inachevé, ne se conformaient qu'im-
 parfaitement aux proportions générales rigoureusement exé-
 cutoires, pour conserver à l'œuvre un certain aspect d'unité.
    On peut s'en convaincre en jetant les yeux sur les deux der-
 nières travées de la grande nef, près du portail, achevées dans
le cours des XIVe el XVe siècles ; on est frappé , en effet,
de la brusque interruption de lignes du cordon en saillie, au-
dessus du triforium et de la différence notable qui existe dans
le niveau des galeries intérieures, dans la hauteur des arcades
principales, et dans l'ornementation.
   Nous trouvons bien, il est vrai, entre l'abside et les tran-
septs , quelques variations de style, quelques formes diffé-
rentes : nous voyons le plein cintre régner avec l'ogive et
la décoration des basiliques d'Orient, se montrer dans une
église plus ogivale que bysantine : mais ces contrastes qui sem-
blent, de prime abord , infirmer notre opinion, s'expliquent
naturellement lorsqu'on se reporte à l'époque où ces deux pre-
mières parties de notre cathédrale ont été construites, c'est-
à-dire dans la période de 1176 à 1200, en ce qui concerne
l'abside partiellement et les deux chapelles contiguës en en-
tier , et dans les premières années du XIIIe siècle , en ce qui
se rattache aux deux transepts jusqu'à la hauteur du tri-
forium.
   Fidèle encore aux dernières traditions du plein cintre, mais
saluant, avec enthousiasme, un art nouveau qui, à peine en-
trevu, faisait déjà présager à quel degré de splendeur et d'im-
mensité devaient s'élever les constructions futures, le maître