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502                   LE PÈRE DE LA CHAIZÈ.
calviniste. « Aussi, dit M. de Boze, fait-il bien sentir que c'est au
mérite personnel qu'il rend hommage, qu'il adresse un ouvrage
rempli d'inscriptions, de médailles et d'autres ornements, au plus
juste estimateur qu'il connaisse de ces matières (1). »
   Voici quelques passages de la dédicace de Spon :
   « Il n'y a personne qui n'accepte V. R. pour un juste arbitre
en cette matière, et qui ne s'en tienne à sa décision. C'est ce qui
m'a fait prendre la liberté de vous présenter ce que je suis allé
déterrer de plus curieux dans la Grèce, et que je soumets entiè-
rement à votre censure, espérant que vous le recevrez favorable-
ment, de même que vous me faisiez la grâce de me permettre, à
Lyon, de vous aborder toutes les fois que je faisois quelque dé-
couverte d'antiquité            Souffrez donc de grâce, mon R. P.,
que je vous considère plutôt comme un curieux illustre que
comme une personne revêtue d'un caractère si élevé, dont le plus
sage de tous les rois a reconnu (la) probité et (le) mérite, e t e . . .
 .*         Ce seroit mal faire ma Cour, ajoute le savant docteur,
de vous aller importuner jusqu'au milieu du Louvre, et inter-
rompre des occupations aussi sérieuses et aussi importantes que
les vôtres. Il est vray qu'encore que je ne puisse penser à Votre
Révérence sans penser en même temps à cette place qu'elle oc-
cupe avec tant d'applaudissement, je ne désespère pas néanmoins
que mes Observations vous pussent être utiles à cet égard : car il
 n'est rien de si juste, ni même de si nécessaire, que de donner
 dans les grands attachemens quelque relâche à l'esprit, et j'ose
 soutenir qu'il n'y en a point de plus noble ni de plus agréable,
 que celuy qui nous est procuré par la considération des monu-
 ments antiques, et particulièrement des médailles et des marbres,
qui seront d'égale durée avec le monde. Ce ne peut être, dis-je,
 mon Révérend Père, qu'un divertissement digne d'une âme hé-
 roïque et d'une personne qui est incessamment près d'un grand
 Monarque, d'avoir tous les jours entre les mains des marques
 empreintes sur le bronze et sur la pierre, de la vertu des anciens


   (1) Voir YÉloge du Père de la Chuize, par de Boze.