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                       LE PÈKE DE LA CHA1ZE.                            487

                                    * Versailles, le 31 octobre 1692.

        Mon très Révérend Père,
    Que Votre Paternité me pardonne si j'ai différé si longtemps
 de répondre à sa lettre si obligeante : j'étais accablé d'affaires
 et empêché par les continuelles distractions des voyages.
   Il me serait impossible de dire combien j'ai été touché des
bontés si généreuses de Votre Paternité, pour avoir daigné com-
 patir aux douleurs de ma famille (plongée dans le désespoir par
la mort de mon petit neveu, tué il y a quelque temps en Bel-
gique, dans une expédition), et pour avoir fait célébrer plusieurs
messes pour le repos de l'âme du défunt.
   Je dois aussi demander de nouveau pardon à Votre Paternité
d'avoir tardé si longtemps à suivre les ordres du Roi qui, tandis
qu'il prépare une expédition, je ne dirai pas seulement contre
ses propres ennemis (1) mais contre ceux de l'Eglise, a eu pour
très-agréable le don de 4,000 messes de Votre Paternité. Aussitôt
Sa Majesté m'a ordonné de vous rendre en son nom les plus
grandes actions de grâces ; en vous offrant tous les témoignages
possibles d'une extrême reconnaissance ; j'obéis aux volontés de
Sa Majesté et je me recommande très-humblement à vos Saints
Sacrifices.
                               De Votre Paternité, etc.

   Vers cette époque, le P. de la Chaize vit arriver à la cour un
de ses confrères, que son mérite et sa vertu avaient depuis long-
temps désigné au choix de Louis XIV. Voici comment il annon-
çait cette nouvelle à son supérieur :

                                    * Paris, le 2 janvier 1696.

       Mon Très-Révérend Père,
   La nomination du Père Louis Le Valois comme confesseur des
princes a causé à Votre Paternité, ainsi qu'à tous les gens de bien,

  (1) Allusion à la dernière campagne de Louis XIV contre la Flandre.