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486                   LE PÈRE DE LA CHAIZE.
affaire des franchises qui prit un caractère si fâcheux après
l'arrivée du marquis de Lavardin. Nous ignorons quel fut le rôle
du Père de la Chaize au milieu de ce nouveau conflit entre le
pape Innocent XI et Louis XIV, mais il est très-probable que
 s'il eut à intervenir, il ne s'écarta pas plus en cette occasion
que dans les autres de sa prudence ordinaire.
     Quoi qu'il en soit, nous n'avons pas à examiner ici jusqu'à quel
point l'ambassadeur de France excéda la limite de ses pou-
voirs. Nous passerons également sous silence la question de
 savoir si le souverain pontife était suffisamment fondé en prin-
 cipe à supprimer par un simple décret de sa volonté souveraine
un droit qui, tout abusif et déplorable qu'il pût être, n'en exis-
tait pas moins depuis des siècles, et qui avait été plusieurs fois
reconnu par ses prédécesseurs. Nous dirons seulement qu'en
 cette circonstance, comme dans l'affaire de la régale, le roi, à
l'instigation sans doute de son confesseur, s'efforça, mais vaine-
ment, de calmer ces nouveaux orages. « Louis XIV, dit d'Avrigny,
 aimait mieux terminer à l'amiable la querelle qu'il avait avec le
 Saint Père, que de le voir à la tête de ses ennemis (1). Tout
cela le porta à faire des démarches dont il était naturel d'atten-
dre une heureuse issue, et qui furent néanmoins inutiles, tant
le chef visible de l'Eglise était fortement prévenu contre lui qui
en est le fils aine. Innocent ne voulut ni voir ni entendre une
personne de confiance que le roi lui avait envoyée, ni lire la
lettre que Sa Majesté lui avoit écrite de sa propre main. (2). »
    En 1692, le P. de la Chaize accompagna Louis XIV pendant
sa campagne de Belgique. Il assista à ses côtés à la prise de Na-
mur, qui se rendit après sept jours de tranchées. Vers le même
temps, il eut le chagrin de perdre un de ses petits neveux qui
trouva la mort dans les rangs de l'armée française. Quelques
mois après il adressait cette lettre au général de sa Compagnie :

  (1 ) Voir sur ce point les numéros du Correspondant indiqués ci-dessus.
  (2) D'Avrigny, Mémoires chronologiques et dogmatiques, t. II, j), 155.