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                RÉVOLUTION BIS SUÈDE ES 1772.                 475

mouvement, au moins les empêcher de lui barrer le chemin.
   « Tel est l'état actuel des choses dont on pourroit se pro-
mettre du succès, s'il y avoit plus de secret dans la conduite
d'une entreprise qui me paroit très bien combinée ; mais je
remarque avec inquiétude que le nombre des confldens aug-
mente, et j'appréhende que dans le nombre il n'y ait des im-
prudens et des indiscrets. Il n'est pas de pays ou l'on con-
noisse moins que dans celui-ci le mérite du secret. Je redoute
sur toute chose la facilité du roi de Suéde et celle du prince
son frère. Us sont difficilement en réserve avec leurs entours,
et je ne suis pas sans défiance sur la plupart de ceux qui les
environnent.
   Le 12 août, le commandant de Christianstadt fit publier
un manifeste, par lequel lui et sa garnison se revoltoient
hautement contre le sénat.
   Le 16 août, le gênerai Rudbeck, arrivé à Stockholm a son
 retour de Scanie, rendit compte de cette révolte.
    Le 17, le sénat fit donner ordre a deux bataillons des
régiments d'Uplandetde Sudermanie de se rendre à Stockholm,
et nomma le sénateur comte de Kalling, gênerai comman-
dant avec la plus grande autorité. Il prit toutes ces mesures
 sans la participation du roi.
    Un nouvel incident obligea ce prince à hâter l'exécution
 du projet qu'il méditoit. Une lettre qu'il ecrivoit au roi de
France, dans laquelle il lui faisoit part de ses desseins,
heureusement d'une manière un peu détournée, fut vendue
à l'ambassadeur d'Angleterre, qui la rendit publique, et re-
veilla par la toutes les inquiétudes des Bonnets.
    Le 19, le Roi fit assembler son régiment des gardes, pro-
nonça un discours éloquent sur la nécessité d'arracher la
 Suéde à l'anarchie a laquelle elle etoit en proie, de se reunir
 a leur prince et de s'unir à lui pour sauver l'état. Il fut très
 applaudi, et tous les officiers, a l'exception de trois, prêtèrent