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476 RÉVOLUTION 1>E SUÈDE EN 1 7 7 2 . le serment d'obéissance et defidélité; le régiment des gardes prêta le même serment. On fit fermer les portes de la salle dans laquelle le sénat etoit assemblé, avec injonction d'at- tendre les ordres du roi. Les portes du château furent aussitôt fermées, les chaînes tendues : S. M. se. transporta au parc d'artillerie, où elle fit assembler toutes les troupes, leur fit donner des munitions, distribua des pièces d'artillerie dans différents quartiers de la ville ; expédia aux troupes mandées par le sénat l'ordre de rebrousser chemin; l'amirauté se déclara hautement pour le roi, et le général Rudbeck fut arrêté. Une proclamation fut publiée par laquelle le roi assuroit le peuple de sa protection, et que son désir etoit de conserver la liberté publique, de réformer les abus et de détruire l'anarchie. Le peuple témoigna partout la plus vive allégresse et son amour pour son roi. Ce prince fit appeler les ambassadeurs des puissances étrangères, leur rendit compte de la révolution qu'il venoit d'opérer et les engagea a rester dans son château pour se soustraire aux désordres qui pourroient avoir lieu dans un jour de trouble. La nuit s'est passée dans le plus grand calme. Le roi a veillé lui-même à la sûreté publique, par- courant les différents quartiers à la tête de quelques déta- chements de cavalerie. Le 20, les différents collèges, la grande et la petite bour- geoisie, la milice bourgeoise, et les troupes mandées par le sénat prêtèrent le serment. L'assemblée des états fut in- diquée pour le lendemain. Le 21, les États étant assemblés, le roi, après avoir donné de nouvelles assurances de son attachement pour son peuple et de son éloignement de l'autorité absolue, a fait lire un plan de gouvernement, a peu près semblable a celui qui avoit été observé depuis Gustave-Adolphe, jusqu'à Charles XI,