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474 RÉVOLUTION DE SUÈDE EN 1772. semble leur présager que leur règne ne sera pas durable, et que la fin pourra en être violente ; suivant le calcul du roi de Suéde, la mine éclatera d'ici au vingt-quatre. L'approche du moment ne paroit pas l'effrayer. Du 23 juillet.«Le projet se suit avec ferveur et constance ; mais il ne chemine pas avec la rapidité nécessaire pour assurer le succès d'une entreprise de cette nature. Le mo- ment présent devoit être l'époque de l'explosion ; quelques embarras arrivés sur les lieux l'ont fait retarder. Ils exigent même que l'architecte de cette entreprise s'y transporte lui- même. La difficulté etoit de trouver un prétexte pour son départ. Le comité secret allarmé de quelques propos qui ont échappé et qui donnent lieu de soupçonner qu'on médite une révolution; plus encore de la fermentation qui est très forte dans plusieurs provinces, et d'un écrit très séditieux qui a été répandu dans la campagne, où l'on fait retomber non sans beaucoup de raison, sur la négligence des états, la misère et la famine dont le peuple souffre ; le Comité, dis-je, vient de nommer le baron de Sprengporten pour aller rétablir l'ordre et la tranquillité dans la Finlande, où il y a beaucoup d'inquiétude et de mécontentement. Comme on craint son génie vaste et hardi, on croit faire un coup de parti en l'éloi- gnant de la personne du roi, son maitre. Cet officier partira à la fin de cette semaine pour se rendre à sa destination, ou plutôt pour donner feu a la mine qu'il a préparée. On pense qu'elle pourra jouer d'ici au huitdumois prochain et qu'ellese combinera de cette manière avec celle qu'on a creusée dans le midi du royaume. Le prince Charles, qui aura la principale direction de cette dernière opération , partira incessamment pour s'y rendre, sous prétexte d'aller au devant de la reine, sa mère. Comme les deux régiments sont cantonnés dans cette partie, et qu'il est fort aimé des officiers et des soldats, il pourra, sinon les joindre au corps qui doit se mettre en