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460              RÉVOLUTION DE SUÈDE EN 1772.
    A sa mort, il ne laissa pas de postérité ; les Etats dé-
 férèrent la couronne à la princesse Ulrique Éléonore et au
 prince Frédéric de Hesse-Cassel, son époux. Comme ils ne
 parvenaient pas h la couronne par droit de succession, ils
 furent obligés de souscrire à toules les conditions que leur
 dictèrent les Etats ; ceux-ci élevèrent leur autorité et restrei-
 gnirent la puissance royale en des bornes très-étroites.
    Ce fut sous ce règne que se formèrent en Suède les deux
 factions désignées sous les noms bizarres de Bonnets et de
 Chapeaux. Les premiers , créatures du Sénat, partisans de
 l'Angleterre et de la Russie, étaient soudoyés par ces deux
 puissances ; les Chapeaux attachés a l'autorité royale étaient
 très-affectionnés à la France, qui leur payait des subsides
 considérables. La Suède était un champ de discorde sur
 lequel les sujets du royaume se disputaient les sommes
 d'argent dont les puissances étrangères alimentaient leur
 insatiable avidité.
    Frédéric Adolphe, désigné roi de Suède en 1743, succéda
 à Frédéric en 1751. C'était un prince plein d'excellentes
 qualités, mais auquel il manquait toutes celles qui font les
 grands rois. Il est malheureusement prouvé qu'une nation
 est plus heureuse sous un roi impérieux, même sous un ty-
ran, que sous un prince faible etdébonnaire.FrédéricAdolphe,
rempli d'amour pour son peuple et du désir de le rendre
heureux, fut sans cesse contrarié par les Etats de Suède,
qui restreignirent son autorité et ne lui laissèrent pas même
la liberté de faire le bien. Ils forcèrent la reine à laisser faire
la visite de ses diamants ; ils exigèrent le renvoi d'un sous-
gouverneur des enfants du roi ; ils exigèrent qu'il fût remis
entre les mains du sénat, une estampille pour tenir lieu de
la signature royale ; enfin, ils envoyèrent au supplice le comte
de Brach et le baron de Horn, soupçonnés d'avoir voulu ren-
dre l'autorité au roi, qui fit de vains efforts pour les sauver.