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442                  EXPOSITION DE 1837.
des pièces de gibier, et ces belles faïences a dessins bleus qui
donnent tant de cachet à un tableau et qui s'harmonisent si
bien avec les autres accessoires. Un grand et légitime succès
a signalé surtout la nature morte orientale achetée par la
Société des Àmis-des-Arts. Il y avait là une grande diffi-
culté d'arrangement dont M. Carrey s'est tiré avec une
habileté incontestable car toutes les parties de son tableau sont
parfaitement homogènes et se lient bien entre elles ; l'har-
monie de couleur des divers objets vis à vis les uns des au-
tres et la finesse de leur exécution sont également fort re-
marquables. M. Carrey a su être exact sans être mesquin,
et celte difficile composition lui fait le plus grand honneur.
Nous ne doutons pas qu'en grandissant encore comme il l'a
fait dans celle exposition et dans la précédente il n'arrive
bientôt à une Irès-grande et très-belle réputation. M. Voile
a également beaucoup de vigueur et sait grouper avec adresse
les divers objets qui composent un tableau, mais il n'a pas
encore l'harmonie et le liant qui distinguent M. Carrey.
Comme exécution, son pinceau est très-habile, et si le Sou-
venir du mois d'août offre des tons un peu crus et un peu
heurtés, il y a en revanche dans la Desserte un verre de vin de
Champagne d'une vérité à faire illusion. Maintenant, quand
nous aurons cité la Pensée d'enfant et Le coffret de la fiancée,
peintures exactes et fines, mais un peu dures, par M. Thier-
riat, ainsi que le Groupe de fleurs de M. Perrachon, moins
beau pourtant et moins savant que son Intérieur de cuisine
au crayon noir, nous aurons dressé, avec les vibrantes aqua-
relles de M. Lays et les harmonieux pastels de M. Sicard,
un bilan aussi exact que possible de la peinture des fruits,
des natures mortes et des fleurs.
   Les portraits ont été de tout temps, on le sait, la plaie
des expositions de tableaux, et l'on comprend de reste qu'il en
soit toujours ainsi, lorsque la sévérité des jurys d'admission n'a