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EXPOSITION DE 185?. 443 pas opéré un travail d'épuration qui les réduise à n'y paraître qu'en très-petit nombre et comme une minorité de choix. Rien, dans un portrait, ne peut intéresser le* public s'il ne se recommande ou par la beauté du modèle ou par la haute va- leur de l'exécution, et, hors de ces deux conditions, il n'y a pour lui aucune raison de figurer sur les murs d'une ex- position et d'y prendre une place qu'il enlève forcément à des objets plus agréables ou plus intéressants. Si MM. les Membres de la Commission executive de la Société des Amis- des-Arts eussent été plus pénétrés de ce principe, ils auraient rejeté le plus grand nombre des portraits qu'ils ont admis, et personne, pas môme leurs auteurs, n'y aurait rien perdu. Nous avons cité au commencement de cet article le beau portrait de M. Pérignon ; depuis qu'il nous a été donné de le voir el de l'admirer de plus en plus, nous avons pu ap- précier également les grandes qualités qui le distinguaient, surtout la remarquable simplicité des moyens par lesquels l'auteur est arrivé à produire l'effet qu'il a cherché. Une appréciation plus étendue et digne de celte œuvre nous en- traînerait trop loin, et bien que ceux dont nous avons à nous occuper soient loin de le valoir, ils méritent encore que nous en disions un mot, ne fût-ce qu'en passant. Un des meilleurs serait à notre avis celui d'un ancien magistrat de notre Cour impériale, par M11" Adélaïde Wagner, dans lequel nous retrouvons quelques-unes des qualités qui distinguaient autrefois celte artiste dans toutes ses productions. L'exécu- tion en est assez vaillante et assez riche d'effets, malgré l'a- bus des tons noirs dans le visage principalement ; pourquoi faut-il que dans deux autres toiles qu'elle intitule le Premier sourire et Rêverie, Mlle Wagner ait complètement cessé d'être elle-même, en se pliant aux traditions d'une influence entiè- rement opposée a ses aspirations naturelles et aux heureux instincts qu'elle avait manifestés au début de sa carrière d'ar-