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                    EXPOSITION DE 1 8 5 7 .               439

Beaux-Arts. A défaut de (oui autre renseignement, son
sujet antique La leçon de philosophie oubliée le donnerait
à penser bien certainement. Il y a dans ce tableau toute la
correclion mais aussi toute la froideur d'un enseignement
restreint et dogmatique -, c'est une œuvre pleine de mérite,
mais qui n'est point faite pour plaire; c'est le devoir cons-
ciencieux d'un élève très-fort, mais à qui manque tout à
fait l'inspiration qui fait seule les poètes et les artistes.
   Vjtdoralion de la Croix, par M. Guérard appartient
plus à la peinture de genre qu'aux sujets religieux, mais ce-
pendant elle touche en partie à ces derniers, par certains
détails du sujet, en même temps que par l'ensemble et la
physionomie générale du tableau ; de pauvres femmes, les
unes prosternées, les autres debout adorent un crucifix
étendu sur une nappe dans quelque chapelle d'une église de
campagne. La scène est bien traitée, dans un bon sentiment
de couleur, les costumes pittoresques et cependant vrais.
Néanmoins, un défaut saisissant s'y fait remarquer, c'est un
manque essentiel de perspective qui donne à toutes les figures
du tableau l'apparence d'être superposées les unes aux autres.
En outre, l'une des femmes prosternées sur le premier plan
exécute ce mouvement d'une façon un peu exagérée.
   Nous n'avons que de sincères éloges à adresser à M. Bellet
Dupoizat, pour la persistance qu'il met à s'écarter des sen-
tiers battus et le mépris qu'il paraît avoir pour le commun et
le banal. C'est un si grand et un si rare mérite pour un ar-
tiste au temps où nous vivons, qu'on ne saurait le proclamer
trop hautement. Les mages devant Jérusalem offrent un as-
pect, de nature orientale d'un sentiment pittoresque et dis-
tingué. Il y a 15 peut-être une tendance un peu trop facile à
imiter Delacroix, le maître le plus dangereux à imiter; c'est
à M. Bellet Dupoizat à s'en méfier, et à force de chercher
la route qui lui convient, il la trouvera. Déjà même, on