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438 EXPOSITION DE 1 8 5 7 . droite les maîtres du XIVe et du XVe siècles, est tout aussi hors de propos que le serait la prétention de copier pour le dessin et la statuaire les figures égyptiennes ou niniviles ; l'un n'est pas plus actuel que l'autre. Dans une voie toute différente et qui nous semble meilleure, M. Célestin Blanc aurait fait un joli tableau avec sa Vierge au nid, mais une fâcheuse incorrection dans le dessin de ses figures ne per- met pas qu'il en soit ainsi ; la tête seule de la Vierge est d'une expression charmante, et par malheur elle ne suffit pas pour donner la valeur qu'il faudrait à une semblable compo- sition. M. Maison dessine mieux, mais en traitant un sujet aussi difficile que la Sainte Vierge après t Annonciation, il n'a pas su mesurer son ambition à l'étendue de ses forces ; les mains et la tête de sa petite figure annoncent de bonnes études, mais aucun sentiment de la couleur. L'expression de béatitude qu'il a voulu donner à la Sainte Vierge est va- gue, incertaine et sans élévation. La Sainte Famille par le même auteur n'est pas non plus complètement réussie. La composition en est confuse et la couleur terne. Un peintre ne doit entreprendre de pareils sujets que lorsqu'il est bien sûr de son talent et de ses forces. La leçon de musique est une assez bonne imitation de quelques tableaux émanés d'une petite coterie d'artistes, celle dite des Pompéiens, qui compte des hommes de talent parmi ses membres. Ici la nature plus familière du sujet choisi en rendait l'expression plus aisée à obtenir ; néanmoins les lignes froides et correctes de cet in- térieur antique ne contribuent pas peu à enlever presque tout le charme qui appartient naturellement à un sujet gracieux. La copie des meubles, des ustensiles et des intérieurs de maisons grecques et romaines ne donne pas nécessairement le sentiment de l'antique, bien plus difficile à fixer sur une toile que le pittoresque familier de la vie moderne. M. Pilliard est, nous le croyons du moins, un ancien élève de l'école des