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EXPOSITION DE 18S7. 437 qui forme le repoussoir volontairement choisi de son tableau les deux figures qui en font le sujet se détachent en contours bistrés dans les quels il ne sera peut-être pas possible de rien connaître et de rien distinguer avant qu'il soit dix ans ; ce défaut capital même dans la peinture religieuse, est encore plus sensi- ble dans un autre tableau du même artiste dont le sujet est em- prunté au chapitre 28 de l'évangile de saint Jean: Le Christ renversant Judas et sa suite au jardin des Oliviers. Ici la teinte obscure du tableau pourrait peut-être se justifier en- core par la circonstance de nuit, qui lient essentiellement à la nature du sujet choisi, mais pourquoi M. Borel, qui avait toute liberté dans la composition de sa scène, a-t-il jugé à propos de l'éclairer seulement par le reflet d'une lanterne, que tient un des satellites et pris un effet de lune voilée, qui ne projettent l'un et l'autre qu'une lumière insuffisante sur le groupe du Christ et de ses disciples ? M. Borel ferait peut- être bien de consulter aussi Rembrandt, Schalken et Gérard de la Nuit ; pour n'être pas Italiens, ces maîtres sont égale- ment très-bons à connaître, et sans vouloir suivre étroite- ment la voie tracée par les Flamands comme par les Vé- nitiens, il y a de très-profitables enseignements pour lui à retirer d'une étude bien faite de ces deux écoles. Le conseil d'étudier les maîtres de la couleur que nous croyons utile à pratiquer pour M. Borel le serait encore bien davantage pour Mme Lacuria. Ses deux têtes Sainte Catherine de Sienne et Sainte Catherine d'Alexandrie, ont l'aspect de figures peintes à la cire ; c'est enlever volontai- rement à l'huile tout ce qu'elle a et d'éclat et de puissance, que de l'employer à des effets semblables ; ces deux masques aux contours arrondis et mous ne manquent pas, au point de vue du dessin seulement, de quelque savoir, mais ce n'est pas 15 de la peinture comme il en faut faire aujourd'hui. Rappeler volontairement par une exécution sèche et mala-