page suivante »
396 DE i/EMPLACEME.NT DE LUNNA. nécessairement en résulter des difiérences en plus ou en moins, qui pouvaient s'élever jusqu'à près d'une demi-lieue gauloise, environ 1,100 mètres. Mais revenons a ces restes de constructions auxquelles nous avons donné le nom de ville, bien que nous n'eu con- naissions qu'une partie. Si l'on s'en tient a ce qui jusqu'à présent a été mis à découvert, on est forcé de reconnaître que, sauf quelques portions de murs et de parquets revêtus de stuc, observés par M. Peyré, presqu'aucune de ces cons- tructions ne donne l'idée d'une ville gallo-romaine d'une cer- taine importance. Au lieu de Yopus reliculatum (ouvrage à réseau), au lieu de'ces murs en pierres de taille, connus sous le nom de grand et de petit appareil, au lieu de ces parquets en mosaïques, nobles débris qu'on retrouve si souvent dans notre vieux Lyon, on ne voit que des fonda- tions ou des voûtes composées de pierres brutes du pays et absolument semblables aux constructions communes de notre époque. Mais cela ne prouve rien selon nous. On ne peut pas attendre d'une petite ville de province le même luxe de bâtiments que dans les grandes villes telles que Lugdu- num et Vienne. Et du reste il nous semble que 1,400 mè- tres d'étendue prouvent assez qu'il ne s'agit point ici d'un simple village. Au reste, quel que soit le nom qu'on veuille donner à ces ruines, nous sommes convaincu qu'elles étaient jadis tra- versées par la voie romaine qui, pour échapper aux débor- dements de la Saône, devait s'en écarter un peu plus que la route moderne et s'élever sur cette petite colline. Si, dans les fouilles qui ont eu lieu, on n'en a point découvert de traces, on n'en peut tirer aucun argument. Ces fouilles ont occupé si peu de largeur que la plus grande partie de la ville, ainsi que la voie antique ont dû rester enfouies dans la partie du sol non encore explorée. Comment croire en effet