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                   DE L'EMPLACEMENT DE LUNNA.                       397

que cette ville (ou ce gros bourg), si bien placée dans la di-
rection que devait nécessairement suivre la voie romaine, ne
fût pas située sur cette route même, mais à quelques pas
de là?
   Dans une nouvelle reconnaissance opérée sur les lieux le
15 février, dernier par M. Peyré, notre honorable collabo-
borateur a constaté l'existence de nouvelles ruines faisant
suite aux premières et situées en face de la borne n° 38,
sur le plateau élevé, joignant le chemin de fer d.u côté qui
regarde la Saône. Les travaux d'agriculture qui viennent de
révéler l'existence de ces ruines, n'ont pas pénétré assez
profondément pour les faire connaître d'une manière com-
plète. Ils ont seulement amené à la surface du sol de nom-
breux débris de tuiles romaines. Cette nouvelle découverte
confirme ce que nous soupçonnions déjà, c'est que la tranchée
profonde du chemin de fer, n'a rendu à la lumière qu'une
faible partie de la ville détruite.
   A quelle cause doit-on attribuer la destruction de cette
ville ? Les traces d'incendie qu'on a rencontrées assez sou-
vent dans les fouilles et qui ont été constatées par M. Peyré
et par nous-même, nous conduiraient à penser qu'elle a été
détruite par le feu. Mais à quelle époque faut-il rapporter
cet incendie ? Les nombreuses médailles trouvées dans ces
ruines peuvent nous fournir, au moins approximativement,
la date de cette catastrophe. Parmi ces médailles dont nous
avons vu un grand nombre et dont les autres ont été exa-
minées par M. Peyré, quelques-unes sont gauloises, mais
la plupart sont romaines et appartiennent au Haut-Empire.
Nous avons même trouvé deux consulaires des familles Julia
et Cornelia (1). La suite des impériales s'arrête à Philippe

  (1) La dernière porte les noms île Lenlulus Spivlher et de C. Cassius,
Voir Mionnet, famille Cornelia.