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                 DE L'EMPLACEMENT DE LUNNA.                395

 Belleville occupe l'emplacement s'allongeait aussi outre me-
 sure sur la grande voie qui la traversait du midi au nord,
 puisqu'on trouve des objets d'antiquité et des restes de cons-
 truction le long de cette même voie et bien loin en dehors
 de son enceinte actuelle.
    11 est vrai, et nous sommes forcé de le reconnaître avec
 M. Peyré, qu'il est impossible d'affirmer qu'il n'y a pas so-
 lution de continuité entre les ruines de la borne n° 38 et
 celles de la borne 37. Il eût fallu, pour juger la question en
 parfaite connaissance de cause, que la tranchée eût régné
 d'un bout a l'autre. Or, par suite de l'abaissement du sol
 dans le milieu de cette étendue, les travaux du chemin de
 fer se trouvent en remblais sur ce point ; nous ne pouvons
 donc savoir ce que recèle cette portion de terrain que re-
 couvre la chaussée.
    Malgré cette circonstance que notre devoir de rappor-
teur impartial nous défend de taire, il nous paraît bien dif-
ficile de penser que ces deux groupes de ruines, séparés
 seulement par un intervalle de 943 mètres, n'aient pas
été, dans le principe, reliés l'un à l'autre par une ligne
continue de constructions. Les maisons isolées, surtout au
bord des grandes routes devaient être rares à cette époque
où la sécurité publique était loin d'égaler celle dont on jouit
aujourd'hui dans les états policés.
    Mais, admettons pour un moment cette différence de
 1,120 mètres; D'Anville ne s'y fût pas arrêté un instant, lui
qui en écarte de bien plus considérables. Celle qui nous
occupe peut encore s'expliquer d'une manière très-naturelle
par une remarque judicieuse du savant géographe. Les dis-
tances fixées par l'Itinéraire aussi bien que par la Carte
n'admettant jamais de fraction du mille romain ni de la lieue
gauloise, et, d'un autre côté, la borne ne pouvant pas tou-
jours se trouver placée au centre de la station, il devait