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DE L'EMPLACEMENT DE LTJNNA. 391 lieu de croire que cet ouvrage était composé en mosaïque, tel que l'ancien plan de Rome dont on voit encore de nom- breux fragments au Capitole. Il résulte du même passage de Pline qu'Agrippa avait fait mesurer toutes les routes de l'Empire, et qu'Auguste fit achever les portiques d'après les intentions et suivant les plans de son gendre. [Ex destina- tione et commentants M. Agrippue). Cette carte a dû être la source d'où sonl sortis et l'Itiné- raire dit ftAntonin et (outes les cartes que les Romains ont possédées, notamment celle qui existait sous les portiques des Ecoles Mènienes d'Autun, Menianm scholce (1). C'est à tort qu'on a cru la carte dite de Peutinger faite sous Théodose et qu'on l'a nommée Table Thêodosienne. Ce qui a donné lieu a cette erreur, ce sont douze vers latins mis en tête d'une copie faite sous cet empereur. Mannert prouve très-bien que cette carte est beaucoup plus ancienne. Elle remonte pour le fond a celle d'Agrippa. Celle que nous pos- sédons aujourd'hui est une copie d'une récension faite vers l'an 230, sous le règne d'Alexandre Sévère et dans laquelle on a inséré quelques-uns des changements amenés par la suite des temps. Nous ferons néanmoins deux remarques qui paraissent avoir échappé au savant Mannert et qui vien- nent à l'appui de son opinion sur l'ancienneté de l'original primitif de cette carte. La première c'est qu'on y voit figurer les trois villes û'Eereulanum, Pompéi et Stabia détruites ou plutôt ensevelies l'an 79 de J.-C. par l'éruption du Vé- suve. La seconde, c'est qu'on y voit également le petit royaume du roi Cottius (Cottii regnum) créé sous Auguste, au milieu des Alpes et qui, a la mort de Cottius (ou plus probablement de son fils portant le même nom) fut, selon (1) Eumènc. Oratio pro rsstaurandis scholis, c. 20 et 21. L'expression orbem depictum est remarquable.