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392                DE L'EMPLACEMENT DE LUNNA.

 Suétone, réduit en province romaine, par Néron (1). Ces
 trois villes et ce royaume subsistaient donc encore lorsqu'on
dressa pour la première fois cette carte célèbre, et ce n'est
point la faire remonter trop haut que de l'attribuer à Agrippa.
    Le copiste auquel nous devons la carte actuelle est, tou-
jours suivant Mannert, un moine ignorant du XIIIe siècle.
Il y a entremêlé plusieurs indications chrétiennes qui ne s'ac-
 cordent guère avec les temples païens qu'on y remarque.
Elle comprenait l'univers entier tel que le connaissaient les
Romains, tandis que l'Itinéraire ne sort jamais des limites
de l'Empire. Cet itinéraire plus récent et moins détaillé que
la carte dont il est issu, contient pourtant quelques routes
 nouvelles ajoutées par Dioctétien et Constantin. Mannert
 croit que la dernière édition que nous possédons de ce re-
 cueil date de la fin du IVe siècle. Il est évident pour nous
 que plusieurs autres éditions ont dû précéder cette der-
 nière et il est probable que l'une de ces éditions est due h
l'un des huit empereurs qui, dans le IIe et le IIIe siècle,
ont porté le nom d'Antonin (2) que nous trouvons inscrit
en tête de l'Itinéraire dont la création primitive doit re-
monter plus haut.
    Enfin, le savant géographe fait une observation d'une
grande importance ; l'expérience lui a appris qu'en général
les chiffres de la Carte méritent plus de confiance que ceux
de l'Itinéraire. Ce dernier ayant été transcrit successive-
ment a plusieurs reprises, a été plus souvent exposé aux
erreurs des copistes que la Carte qui n'a été copiée qu'une
fois sur un original fort ancien.
    Après ces explications préliminaires , examinons si les
restes de l'ancienne ville se trouvent placés au point indi-

  (1) Sucton. In Néron, cap. 18.
  (2) Jules Capitolin, Vie de Mucrin, ch. 3.