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390 DE L'EMPLACEMENT DE LUNNA. aucune empreinte dans les traditions locales, ni aucun vestige a la surface du sol. » Cette remarque est précieuse dans la bouche d'un antiquaire aussi éclairé que M. Peyré qui a d'ail- leurs l'avantage de connaître parfaitement les localités. Elle explique d'une manière très-naturelle la difficulté presqu'in- surmontable qu'on a dû éprouver à retrouver une ville qui avait complètement disparu, et qui n'a revu la lumière que par l'effet du hasard le plus inespéré. Quant à nous, si d'un côté nous éprouvâmes une certaine satisfaction a voir sortir de terre une ville au lieu même que nous avions désigné neuf ans auparavant, de l'autre nous ne pûmes nous défendre d'une sorte de découragement a la vue d'une nouvelle découverte qui semblait donner un démenti aux conclusions de notre premier travail. Mais nous avons bien- tôt repris courage, et, résolu comme nous l'étions à ne re- chercher que la vérité, nous avons pensé qu'un nouvel exa- men devenait nécessaire. Avant d'entrer dans la discussion, nous devons d'abord apprécier la valeur des deux titres qui vont nous servir de régulateurs, la carte de Peutinger et ^Itinéraire d'Antonin. Quelle est l'époque de leur création ? Quel degré de con- fiance méritent-ils l'un et l'autre ? nous ne pouvons choisir un meilleur guide que le savant Mannert, le D'Anville de l'Allemagne. Voici le résumé de sa dissertation placée en tête de l'édition de la Carie de Peutinger, publiée à Leipzig, en 1824. Agrippa, l'auteur des quatre grandes voies romaines qui sillonnaient la Gaule en partant de Lugdunum (1) est le pre- mier qui, selon Pline, ait fait une carte de l'univers qu'il plaça sous les portiques de son nom, a Rome (2). Nous avons (1) Strabon. Lib. IV, in fine. (?) Pline III, caj). 2.