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388 [>F, L'EMPLACEMENT DE I.IJNNA. Enfin une dernière preuve vient s'ajouter aux autres. Une de ces routes secondaires que les Romains nommaient compendia, parce qu'elles abrégeaient les distances, partait et part encore de l'intérieur de Belleville pour se rendre k Autun par Cluny et par conséquent suit une ligne beaucoup plus directe en traversant les montagnes du Beaujolais et du Maçonnais. Elle est connue dans le pays sous les noms chemin ferré ou de chemin des Romains. Il paraît tout naturel qu'elle dût s'embrancher sur la grande voie romaine, au point même de la station (1). Après tant de preuves accumulées qui venaient corroborer encore l'autorité irrésistible des chiffres , il semblait que la question agitée depuis trois siècles, était enfin résolue. M. Walckenaër, le D'Anville de notre époque, qui, certes, était un juge bien compétent, avait fait à l'auteur de ce travail l'honneur de lui dire qu'il regardait la question comme définitivement jugée, en ajoutant ces paroles également honorables pour lui et pour celui à qui elles s'adressaient : « Vous avez très-bien fait de réfuter l'opinion que j'avais (1) En sortant de Belleville, elle prend sa direction au nord-ouest, tra- verse les communes de Saint-Jean-d'Ardière et de Villié , et après avoir franchi la montagne d'Avenas, descend dans la vallée de la Grône qu'elle suit en se dirigeant sur Cluny et de là sur Autun. L'avantage qu'avait cette route d'être plus courte, la fit préférer dans le moyen-âge par les voyageurs allant de Paris à Lyon, et réciproquement. Le précieux monument, connu sous le nom d'autel d'Avenas, rappelle l'offrande d'une église, faite à Saint- Vincent, par un roi de France (Ludovicus Pius) qu'on croit être Louis le Débonnaire. L'inscription donne une date (12 juillet) qui doitêtrecelle du passage de ce prince. Comment croire, en effet, qu'il serait allé chercher un misérable village, perdu dans les montagnes, si la grande route ne l'y avait conduit tout naturellement ? Elle était encore fréquentée au XVI e siè- cle. Le Journal de Guillaume Paradin (dont l'auteur de cet opuscule pos- sède le manuscrit autographe) prouve que François de Mandelot , gouver- neur de Lyon sous Charles IX , avait suivi cette route en revenant de la court (sic).