Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         CORRESPONDANCE.
         L e t t r e à propos du Lai sur la mort de Jean      Ier.


                                            Paris, le 12 mars 1857.
       MONSIEUR LE DIRECTEUR,
   En lisant dans le dernier numéro de la Bévue du Lyonnais,
l'intéressant article que M. George de Soultrait a publié sous le
titre de Lai sur la mort de Jean I er , duc de Bourbon, comte de
Forez, je me suis rappelé que j'avais moi-même publié ce lai
avant l'Ancien Bourbonnais, dans l'Histoire du Forez, t. II,
p. 48, d'après les manuscrits de De la Mure, quin'en faisait pas,
il est vrai, connaître l'auteur.
   J'ai conféré l'édition de M. de Soultrait avec la mienne, etj'ai
constaté entre elles des variantes importantes, qui, en se combi-
nant, permettraient peut-être de donner une restitution plus sa-
tisfaisante de ce précieux document.
   Ainsi, les 6 e et 7e vers de la première strophe de la version de
De la Mure, me semblent préférables à ceux publiés par M. de
Soultrait. Les voici :
         Les faux Anglois, parleur grand' tyranie,
         Après qu'ont eu de la rançon partie,
         Dix-huit ans, etc.
  Je trouve aussi moins rudes les deux premiers vers de la
deuxième strophe dans la version de Delà Mure :
         Il m'est advis que c'est grand' pitié
         Qu'ainsi soit mort, jeune, vaillant et bon
  Enfin, dans la troisième strophe, quatrième vers, je crois qu'on
doit préférer encore la version de De la Mure :
         Duc à présent, après luy, de Bourbon.
   Par contre, la version que j'ai publiée renferme des passages
très-défectueux, mais que la version de M. de Soultrait permet
de rectifier.
     Veuillez agréer mes civilités.
                                              Aug. BERNARD.

  P. S. Je viens de rencontrer aujourd'hui même, àlabibliothè-
que nationale, l'archiviste de l'Allier, et il m'a appris que l'origi-
nal du lai en question se trouve dans un registre de son dépôt,
à Moulins. 11 est donc facile d'en avoir une version authentique.