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                   CHRONIQUE LOCALE.
    Nous pensons que nos Abonnés recevront avec plaisir la charmante
gravure d'un artiste qui, depuis quelques années, s'est fait un nom par
son talent un peu réaliste , mais simple , naïf et vrai. La Batteuse de
beurre est, à notre avis , une des plus jolies productions de Charles
Jacques, dont nos lecteurs ont apprécié déjà le mérite, en recevant la
livraison de la Revue du Lyonnais de juillet 1853.
    — Nous avions rappelé , dans notre dernier numéro , les concerts qui
avaient été donnés dans le courant de février, et nous avions annoncé ceux
du mois de mars. Il est bien tard pour en parler encore , un mot cepen-
dant sur le plus important de tous, sur celui qui a eu lieu le 7, au Crand-
Tuéâtre. Le brillant concert de M. George Hainl a dépassé toutes les es-
pérances , espérances du bénéficiaire , espérances des auditeurs ; la pré-
sence de M. Goria , si vivement applaudi , le talent si connu de M mcs de
Joly, Tautin et Geismar, de MM. Renard , Achard et particulièrement du
bénéficiaire, avaient attiré au Grand-Théâtre la plus élégante société.
Quelques jours après, cette joie se changeait en deuil, et la foule qui avait
applaudi à ce concert suivait silencieusement le convoi de l'épouse de
notre chef d'orchestre. L'Académie, l'École de peinture , les deux Théâtres
étaient représentes à celte triste cérémonie. Le triomphe avait été suivi de
bien près d'une cruelle douleur.
    — M. Goria, satisfait de l'accueil des Lyonnais, s'est fait entendre à
l'hôtel de Provence. Là encore, dans ces salons adoptés par notre beau
monde, M. et M me Cherblanc venaient, le 2 1 , recevoir les plus vifs ap-
plaudissements. A leur concert, foule nombreuse, société choisie, et surtout
musique de premier ordre. Les maîlrcs, dont les œuvres étaient, ce jour-là,
interprêtées , s'appellent Rossini , Beethoven , Mozart, Méhul ; ajoutons
que ces divins maîtres ont été dignement compris par leurs interprètes
et par leurs auditeurs.
   — Deux candidats se présentaient à l'Académie pour hériter du fauteuil
laissé vacant par la mort de M. de Salvandy. C'était M. Emile Augier et
M. de Laprade, notre compatriote, professeur de littérature à la Faculté de
Lyon. M. Emile Angiera obtenu 19voix et M. de Laprade, quoique provincial,
18. Nous pouvons nous réjouir de cette défaite, on peut tomber quand on
tombe ainsi.
    — La soie fait la fortune de Lyon, c'est l'aisance de toutes les provinces
qui bordent le Rhône, annoncer un livre qui perfectionne l'industrie séri-
cicole doit donc intéresser nos industrieuses populations. Les Vers à soie,
1857, par MM. Roux et Arthur de Gravillon, auront un succès dont le
Traité sur l'êdueation des Abeilles nous est un premier garant. Procédés
curieux, découvertes heureuses, style plein de vie, de mouvement et
d'images, feront rechercher ce petit volume par toutes les classes de lecteurs.
   — Une erreur s'est glissée dans notre dernier numéro, à la fin du discours
de M. Bouillier, sur l'Académie au xvinc siècle. Au lieu de : si je n'avais
pas le dessein de parler des vivants ; il faut lire : si je n'avais le dessein de
ne pas parler des vivants, etc.
   — L'Académie a donné une séance publique hier au soir, mardi 31 mars.
On a entendu : 1 ° Éloge du Docteur de Polini'erc, par M. Monfalcon ;
2° Traduction de l'Electre de Sophocle, en vers français, par M. Gunet.
   — Le manque d'espace nous a fait suspendre le compte-rendu de l'Expo-
sition ; nous le reprendrons dans notre prochain numéro.

                                  Aimé     VINGTIUNIER,      directeur.