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                       HISTOIRE DE CHARLIEU.                         319
   « Il y eut en 1444 une enquête faite par un commissaire
de la cour des comptes du duc de Bourgogne, à Dijon,
où les témoins déclarèrent que les habitants de la ville et
de la châtéllenie de Charlieu avaient coutume de payer les
tailles et impositions à Mâcon, avec les autres habitants du dio-
cèse, avant les guerres et les divisions du royaume, et qu'ils
n'avaient cessé de le faire que depuis vingt-cinq ans. Je crois pour-
tant qu'ils avaient dû cesser depuis plus longtemps, et probable-
ment depuis l'époque où le bailliage de Mâcon avait été transféré à
Lyon, comme je l'ai dit ci-devant. Cela ne prouvait pas néanmoins
que Charlieu ne fit pas partie du Maçonnais, car il n'avait pas cessé
d'appartenir au diocèse de Mâcon, et s'il ressortissait maintenant
à Lyon, pour le civil, ce n'était que depuis un siècle tout au
plus. Ce changement de ressort n'empêchait pas qu'il ne fût de
la province du Maçonnais (p. 163). »
   M. Desevelinges fait ici une confusion. Il faut distinguer entre
diocèse et comté. Le diocèse est une circonscription religieuse
qui date probablement des Romains (1), et qui s'est maintenue
presque sans changements jusqu'à l'époque de la Révolution,
précisément parce qu'elle n'était pas politique. Le comté, au
contraire, institution purement civile, quoique basée d'abord sur
la circonscription du diocèse ou pagus, ayant subi toutes les vicis-
situdes de la politique, afinipar n'avoir plus avec cette circonscrip-
tion qu'un rapport très-éloigné et, pour ainsi dire, purement no-
minal. A l'époque de la Révolution, il n'y avait sans doute pas un
seul comté qui eût conservé les mêmes limites que le diocèse dont
il portait le nom. Je crois parfaitement avec les enquesteurs de
1444 qu'au commencement du XVe siècle Charlieu contribuait
avec Mâcon ; mais je n'en donne pas moins raison au roi contre
le duc de Bourgogne dans ce procès, et voici pourquoi : lorsqu'au
milieu du XIVe siècle les Etats Généraux assemblés à Paris, du-
rant la captivité du roi Jean, eurent voté l'impôt national destiné
à chasser les Anglais, voulant éviter les gaspillages qui avaient

  (1) Voyez mon introduction aux Cartulaircs de Savigny et d'Ainay et ni»
Holice historique, sur le diocèse de l.yon.