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276                   EXPOSITION DE 1 8 3 7 .
tions prochaines nous serons dédommagés par de belles œuvres
et que nous y trouverons une juste et délicate compensation de
leur absence. Donnons aussi de sincères regrets à la mémoire
de M. Fonville enlevé trop tôt à l'art et à sa famille, et dont les
ouvrages gracieux et si populaires à Lyon lui avaient concilié
autant de sympathies que ses qualités personnelles lui avaient
procuré de vrais amis. Au début de l'exposition, une assez nom-
breuse collection de ses derniers tableaux avait été placée, et
nous espérions pouvoir en dire quelques mots à nos lecteurs,
mais ces tableaux ayant été enlevés à l'un des derniers re-
maniements , par suite de convenances de famille , il nous
serait difficile de les apprécier en détail, nous pensons qu'il
suffira de remarquer que, comme tant d'autres de ce re-
grettable artiste, ils étaient empreints du même charme et du
même talent. En fait de paysage historique, nous ne possédons
qu'une vieille toile de M. Paul Flandrin, poussée au noir, et dont
il convient mieux de ne point parler ainsi qu'un grand tableau
de M. Saltzmann , Tombeaux étrusques aux environs de Nêpi.
De grandes lignes, un dessin pur, une belle composition,
quelque chose enfin qui rappelle heureusement le style du
Guaspre , mais aussi une couleur lourde et noire, tel est à notre
avis le bilan de cette Å“uvre qui ferait un magnifique fusain. Ce
mot de fusain nous amène naturellement à parler de M. Appian,
le maître du genre à Lyon. Peut-être ses dessins de l'année
dernière étaient-ils plus vrais, avaient-ils moins l'arrangement
et l'aspect d'un décor de théâtre ; cette observation que nous
croyons applicable à deux d'entre eux Le plaisir dans les bois et
La peine dans les bois leur fait préférer le Char à foins et la
Veillée à la ferme qui se recommandent par une vérité plus
nette et plus franche. M. Appian a également exposé quatre ta-
bleaux à l'huile, peints avec une très-grande facilité. La mare
Appia et la Route de Martignat sont faites (qu'on nous passe
ce terme d'atelier) avec un peu trop de chic et peut-être pas
assez sévèrement; son Lavoir à Crémieux et son Intérieur de
cour à Barbison sont bien préférables et témoignent d'un bien
meilleur sentiment et d'une expression plus exacte de la nature.