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                    LE PÈRE DE LA CHAIZE.                      251
de la vrayc foy, et en tirer toutes les observations d'astronomie,
et toutes les connoissances des arts et des sciences d'une nation,
pour laquelle le R. P. Philippe Couplet, que Sa Majesté a vu icy
avec plaisir, luy a donné une estime très-particulière. Ils ont
tous six, avec un grand zèle et une vertu rare, de grands avan-
tages pour les langues et les sciences, et la connoissance qu'ils
ont des mathématiques, les a fait choisir par Sa Majesté pour
ses mathématiciens, dont elle leur a donné à tous des lettres pa-
tentes du grand sceau de la chancellerie. Votre Révérence aura
de la joye de lier par ces Pères une espèce de commerce , en fa-
veur des sciences, entre les deux plus puissants souverains du
monde, et les deux plus grands protecteurs des sciences. Il y a
tant de ressemblance dans la sagesse et le bonheur de leur gou-
vernement, dans la force et le nombre de leurs armées, dans la
police et le bon ordre de leurs Estats , dans la bénédiction que
Dieu donne à leurs entreprises, dans la magnificence de leurs
Cours, dans la grandeur et la noblesse de leurs sentiments, qu'il
semble que ces deux princes admirables ne pouvant rien trou-
ver de si auguste ni de si grand qu'eux sur la terre, et qu'es-
tant tous deux nez pour la gloire de leur siècle et pour le
bonheur de leurs peuples, ils doivent être aussi unis par ces
mêmes vertus, et ces mêmes qualitez héroïques qu'ils ont receues
du ciel, qu'ilz sont éloignez par la longueur immense des terres et
des mers qui séparent leurs Estats. Plût au Seigneur suprême de
tous les Souverains et de tous les Roys et Empereurs, qui les a
rendus l'un et l'autre les conservateurs du culte du vray Dieu,
et les protecteurs de ses autels, de leur donner aussi les mê-
mes sentiments pour la religion, le même zèle pour la pro-
pagation de la vrayc foy, et la même ardeur pour la publica-
tion et pour la pratique de l'Évangile, et que le grand Empereur
de la Chine ne fût pas inférieur au nôtre dans le seul point es-
sentiel de la véritable grandeur qui manque à la dignité de sa
personne et au bonheur de son règne. Toutes les personnes
saintes et zélées de ce très-florissant royaume, où Louis le
Grand établit avec application l'unité de la foy catholique, la
vertu et la piété par ses exemples, par ses soins, par ses édits