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CHRONIQUE LOCALE •— L'exposition des Amis des Arts a ouvert ses portes au publie le 15 Janvier, et, depuis lors, la foule se porte avec empressement au Palais St. Pierre qui deviendra bientôt exclusivement Palais des Arts. Le dimanche surtout, la vaste salle du musée est trop étroite, et on a peine à percer les groupes compactes qui se pressent devant les toiles des peintres en renom ; démenti formel présenté aux esprits moroses qui prétendent que les jouis- sances intellectuelles sont peu goûtées par la majorité de notre population et que le sentiment de l'art, l'amour du beau n'existent plus dans la patrie de Ballanche, de Lemot et de Berjon. — Les tribunaux vont avoir bientôt à s'occuper d'une affaire intéressante. Un peintre de notre ville dont les peintures ont été effacées dans la crypte d'une de nos églises, réclame des dommages-intérêts pour le tort apporté à sa réputation d'artiste. Nous rendrons compte des débats et du jugement qui sera rendu. — Un ouvrier marbrier a raccommodé et fait marcher dit-on, la célèbre horloge de notre église de Saint-Jean ; nous nous en réjouissons et nous espérons qu'elle aura plus de bonheur que la si bonne montre du guide d'Alexandre Dumas qui fut raccommodée par le maréchal et qui cependant malgré cela n'alla jamais très-bien depuis. — Une forte secousse de tremblement de terre a effrayé les habitants de notre ville, dimanche 25 janvier, à neuf heures et quart du matin. Cette secousse a ébranlé quelques maisons, produit quelques lésardes, mais nous n'avons pas eu de plus grave malheur à déplorer. — Une brillante séance publique de la société Impériale de médecine a eu lieu, le 26 janvier, au Palai» St Pierre. Tous les médecins de la ville , beaucoup d'étrangers, des curieux non médecins, des ecclésiastiques, des militaires, des dames même remplissaient la salle. L'ordre du jour se com- posait des lectures suivantes : Allocution de M. Verrin, président, Compte- rendu des travaux de la Société pendant les années \ 855 et 1856 par M. Rollet, Vie du docteur de Polinière par M, Diday; enfin, Rapport de la Commission permanente de vaccine par M. Uoy. Le mardi 3 février l'Académie Impériale aura aussi sa séance publique semestrielle. Des arrangements ont été pris pour qu'un plus grand nombre d'auditeurs puisse assister à cette solennité toujours suivie; on entendra: 1° Discours de M. Bouillier, président : Histoire de l'Académie de Lyon an XVIIIe siècle ; 2° M. Gilardin, Discours de réception: De la philosophie de l'histoire. — Malgré les sollicitations des personnes qui aiment le théâtre, malgré la bienveillance de l'administration qui aurait maintenu, dit-on, à M. Halanzier la direction de nos deux scènes, s'il en eût témoigné le moindre désir, notre habile Directeur nous quittera le 3) mai, emportant un bon souvenir de son séjour dans notre ville. M. Halanzier nous quittant, il était facile de deviner entre les mains de qui son sceptre passerait. Celui qui a su diriger nos deux théâtres, sans succomber, pendant les années désastreuses de 1848 et 1849, celui qui a eu assez d'habileté et de courage pour tenir nos deux salles ouvertes au milieu de la détresse générale, pouvait seul recueillir, aujourd'hui, celte brillante succession. Les temps ont changé, le public a repris confiance, chaque soir les portes de nos théâtres sont assiégées, espérons que M. Delcstang verra se continuer l'ère de prospérité inaccoutumée, com- mencée sous son heureux prédécesseur. A. Y. Aimé VINGTRINIER, directeur.