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150 HISTOIRE DE CHARLIEU. semble qu'il y avait moyen de tout arranger: de son aveu même, les documents lui ont manqué pour l'histoire du monastère à partir de la fin du XII e siècle (p. 39) ; or, c'est précisément à partir de cette époque qu'ils commençaient à surgir pour l'histoire des habitants : n'aurait-il pas pu, sans renoncer à ses dissertations, qui certes ont un intérêt réel, nous donner à la fin du livre un résumé général de l'histoire de Charlieu, en un chapitre emprunté à tous les autres ? Nous aurions mieux compris le mouvement qui s'est opéré dans ce coin du monde durantles mille ans qu'embrasse le récit de M. Desevelinges. Au reste, cet auteur semble avoir prévu l'objection, car il y a répondu par avance dans un avant- propos adressé aux habitants de Charlieu : « Il paraît donc plus rationnel, dit-il, de traiter séparément chaque sujet, de conserver à chacun une place à part, de former l'histoire générale de la ville des histoires particulières et distinctes de chacune de ses insti- tutions civiles et religieuses, de chacun de ses établissements publics. Cette méthode est assurément la plus claire ; elle est aussi la plus agréable...» D'accord; mais cela n'empêchait pas de faire un résumé de l'histoire de la ville pour le lecteur, qui, moins familiarisé que l'auteur avec le sujet, ne peut la retrouver que difficilement au milieu de toutes ces histoires particulières. Mais laissons là la critique. A la rigueur, on ne peut demander à un auteur que ce qu'il a promis ; or M. Desevelinges nous dit : « Pour ce qui concerne Charlieu en particulier, je crois qu'il eût été impossible de suivre un autre système sans tout embrouiller. » A moins de refaire le livre d'une autre manière, nous ne pouvons lui prouver qu'il a eu tort. Seulement nous lui ferons remarquer que cette absence de plan général lui a fait passer sous silence bien des questions importantes. Il ne nous dit pas pourquoi, par exemple, Charlieu et son territoire, quoique placés sous le rapport religieux dans la dépendance de Mâcon, dépendaient, au point de vue politique, de Lyon, dont ils étaient séparés d'un côté par le Beaujolais et de l'autre parle Forez. Il aurait été si curieux de savoir quand et comment le comté de Lyon avait acquis cette enclave ! Puisque le livre de M. Desevelinges nous fait défaut en cette