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                     LE 1>ÈRE DE LA CHA1ZE.                       133
vrigny ajoute finement à mots couverts : « L'application de ces
paroles ne pouvoit être plus juste (1). »
   L'archevêque de Reims n'omit pas d'appeler l'attention de l'As-
semblée sur les brefs adressés au chapitre de Pamiers par Inno-
cent XI.
    Il émit l'avis, qui était aussi celui des commissaires du clergé,
que l'on devait adresser au Pape une lettre collective « dans la-
quelle on prendroit la liberté de lui représenter que la matière
de la régale ne méritoit pas que Sa Sainteté portât les choses si
avant ; que la chaleur qui paroissoit dans ses brefs, et l'éclat
qu'ils avoient fait, étoient capables de former des divisions dan-
gereuses , que dans les brefs adressés aux religieuses de Cha-
ronne (2) et au chapitre de Pamiers, on avoit troublé l'ordre de
la juridiction et violé le droit tant des ordinaires que des métro-
politains, qu'on s'étoit élevé au-dessus des constitutions cano-
niques, que ces entreprises sur les règles les plus saintes étoient
capables, selon la pensée de saint Léon , d'affoiblir l'union que
les Eglises de France doivent inviolablement conserver avec le
Saint-Siège. »
   Et comme pour prévenir l'objection que pourrait faire Inno-
cent XI, que l'épiscopat français n'avait cédé en ces circonstances
« qu'aux impressions de la cour et d'une basse flatterie, l'arche-
vêque de Reims disait en terminant, que pour écarter ces suspi-
cions, « il falioit demander au roi un concile national, ou du moins
une assemblée générale de tout le clergé, ainsi qu'il s'étoit prati-
qué sous Philippe I er , Philippe le Bel, Charles VI, Charles VII et
Louis XII, afin que l'Eglise de France, représentée par ses dépu-
tés, pût discuter les matières , élever la voix, se faire entendre ,
prendre des résolutions propres à engager Rome à faire attention
à ses plaintes, etc. »
   Il était facile de comprendre, à travers ces paroles, que l'affaire
de la régale tenait moins au cœur de l'épiscopat que la question
de sa dignité personnelle, compromise dans la personne de MM. de

  (1) D'Avrigny. Mémoires chronologiques et dogmatiques.
  (2) Brefs relatifs à l'élection des alibesses.