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134                   LE PÈRE DE LA CHAIZE.
Paris et de Toulouse. Car en disant, par l'organe de l'archevêque
de Reims, qu'il était utile de consentir à l'extension de la régale
afin d'éviter de plus grands maux, le clergé faisait connaître
 suffisamment sur ce point le fond de sa pensée.
    La proposition de l'archevêque de Reims fut accueillie à l'una-
nimité par l'assemblée, et le président ainsi que les commis-
 saires furent priés de prendre les mesures les plus propres pour
en assurer l'exécution. Louis XIV et l'épiscopat français étaient
bien résolus à ne pas céder dans cette circonstance, mais comme
la convocation d'un concile national eût pu entraîner de grandes
difficultés, il fut résolu que l'on s'en tiendrait à une assemblée
générale. Elle s'ouvrit le 9 novembre 1681 et « ce fut Rossuet,
évêque deMeaux, qui prêcha le sermon, où il traita de la beauté
et de l'unité de l'Eglise dans son tout; de sa beauté et de son
unité dans chaque membre ; de sa beauté et de son unité du-
rable j ce furent les trois parties du discours (1). »
    Dans ce célèbre discours sur l'unité de l'Eglise, l'illustre évê-
que , tout en montrant les plus grandes déférences et les plus
extrêmes ménagements à l'égard du Saint-Siège , laissait entre-
voir déjà la pensée qui présida à la mémorable assemblée de
1682.
    Cette réunion des prélats souleva les critiques les plus amères.
Quelques fervents catholiques parurent craindre que ces débats
n'aboutissent à un schisme. On vit, spectacle étrange, les jansé-
nistes se déclarer pour le Pape « en considération, dit le P. d'A-
vrigny, d'Innocent XI, lequel avoit donné sa confiance à des per-
sonnes qui les protegeoient, et de l'évêque de Pamiers, qui s'étoit
hautement déclaré pour la suffisance du silence respectueux dans
l'affaire des cinq propositions. »
    Ce fut alors que se produisirent contre l'épiscopat de France
ces odieuses calomnies que la justice du temps n'a pu complète-
ment dissiper, et qu'un écrivain de nos jours n'a pas craint, il y
a quelques mois, de raviver avec passion dans une Revue vouée
à la défense des intérêts religieux (2).
  (1) D'Avrigny. Mémoires chronologiques et dogmatiques.
  (2) De la politique de Louis XIV dans les affaires religieuses ,par M. le