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                      J,E PÈRE DE LA CHAIZE.                            129

    Les louanges que m'adresse Sa Sainteté comme membre de
la Compagnie m'ont paru très-précieuses. De même que j'attache
la plus haute importance aux intérêts du Saint-Siège, de même
j'oserai affirmer que le roi, dans son zèle ardent pour la reli-
gion et pour- le siège apostolique , ne fera jamais rien dont le
très Saint Père puisse se plaindre avec justice.
    Or, comme les plaintes qui ont été portées à Rome, soit sur
la régale (comme on dit ici), soit sur les religieuses Urbanistes (1),
sont venues d'une source extrêmement suspecte, et qu'elles ont
pour auteurs ceux qui ont toujours été les ennemis les plus
 acharnés de la puissance religieuse et civile, et qu'enfin ces
 hommes détestent et redoutent au-delà de toute expression la
 constance du Roi à soutenir le Saint-Siège et l'autorité aposto-
 lique, on ne doit pas s'étonner si toutes ces plaintes sont dénuées
 de vérité et de raison.
    En effet, en ce qui concerne le droit de régale établi en France
 depuis des siècles, rien de ce qui intéresse la foi et la religi.:n
 n'a été, à Rome même, examiné, débattu, défini avec un plus
 grand soin, une plus grande prévoyance, une plus grande pru-
 dence ; jamais affaire ne fut pesée de part et d'autre et expli-
 quée avec plus de soin que cette question, qui, par ordre du Roi,
 et pendant l'espace de dix ans, a été agitée et considérée sous
 toutes ses faces par des hommes sans préoccupation aucune de
 leur propre intérêt, par des hommes entièrement dévoués au
 Saint-Siège. Il y a plus : le Roi lui-même leur conseillait le plus
 souvent de ne rien lui accorder qu'il ne lui appartînt, et il or-
 donnait sans cesse, afin qui n'y eût qu'un seul droit et une
 seule loi, de soumettre à un nouvel examen toutes les questions
 qui avaient été jugées précédemment (si je puis m'exprimer ainsi)
 avec tant de bizarrerie et d'incohérence.
  Il n'y eut 'parmi les opposants, que le seul évêque d'Aleth,
que ce prélat dont le troupeau nous a montré par son état si

   (2) Les Urbanistes, religieuses de l'ordre de Saint-François. Elles furent
établies en \ 260, près de Paris, à Longchamps, par sainte Isabelle , et
confirmées en 1263, par le pape Urbain IV : de là leur nom d'Urbanistes.
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