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VISITE A SANT' ONOFRIO. 105 « magnanimes en voyant des yeux et touchant des mains « des objets consacrés jadis a son usage et illustres pour lui « avoir appartenu? Ce fut cette pensée qui excita G. Torlonia, « G. Bondini et Carlo Morelli a replacer dans la cellule du « Tasse les précieuses reliques. « Mais le jour où la chambre ainsi restaurée fut ouverte « au peuple, elle eut encore d'autres embellissements. Les « parois revêtues de couronnes de lauriers rappelaient la « gloire du poète, et des inscriptions s'adressant aux specta- « teurs nombreux redisaient les grands enseignements de la « poésie du Tasse si éminemment chrétienne et patriotique. « La restauration une fois complétée, les objets disposés « et ce lieu vénérable convenablement décoré, il était né- « cessaire que ces mêmes choses précieuses ne fussent plus « enlevées a la vue du peuple, auquel appartiennent tous « les monuments qui retracent la gloire de la patrie ! Il était « nécessaire que les citoyens vinssent au plus tôt s'inspirer « devant l'image du grand poète et comme respirer son « souvenir qui s'exhalait de toutes ces reliques de sa vie, « afin que les œuvres saintes des ancêtres étant ainsi sensi- « blement rappelées à leurs descendants, l'esprit de ces « derniers en reçût comme un souffle rénovateur. « En conséquence, le 16 décembre 1848, les portes de la « chambre si vénérée s'ouvrirent à la foule des admirateurs « et une cérémonie religieuse et expiatoire fixée a 10 h. 1/2 « du matin appela a prier et verser des larmes sur la pauvre « tombe du grand poète, laquelle couronnée de lauriers « et de fleurs rappelait, non seulement le laurier qui se « préparait pour Torquato au Capitule, mais plus encore « ce diadème éternel et splendide qui lui était réservé dans « le ciel. Sur le marbre, une couronne et une croix disaient: « Priez pour le repos de l'âme du poète chrétien ! » l'élite de « la société savante et lettrée de Rome, invitée a la pieuse et