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60                     ÉPIGKAPHIE      LÃ0NNA1SË.

l'imiter et marcher sur sa voie, ce n'est point avoir la pré-
tention de l'égaler (1).


                  JOSEPH-FRANÇOIS ARTAUD.

   Moins connu comme antiquaire et comme savant que
Jacob Spon , Artaud a rendu plus de services à l'épigraphie
lyonnaise ; il n'avait pas autant voyagé en archéologue que
Spon, et ne possédait pas si bien, a beaucoup près, le latin
et le grec , mais beaucoup de pierres tumulaires ont été
exhumées sous ses yeux et décrites par lui, pour- la pre-
mière fois. Pendant trente années, Artaud s'est occupé avec
une véritable passion a reconstituer le Lugdunum du temps
des premiers Césars d'après les débris qu'en rendait la terre ;
enfin il a écrit, sous le titre de Lyon souterrain, un des livres

   (1) Le P. de Colonia , dit l'un de ses biographes, a profité souvent des
travaux des autres sans leur en faire honneur ; ce tort, il l'a eu surtout
envers le P. Menestrier dont il a dépecé les manuscrits au point de les
anéantir; on ne m'adressera pas ce reproche. Je me suis fait l'éditeur d'ou-
vrages très-peu connus, écrits précisément sur des sujets dont je m'occu-
pais. Il n'y avait pas, en France, deux exemplaires de la dissertation de
M. Zell sur le discours prononcé par l'empereur Claude , en faveur des
Gaulois Chevelus ; après avoir fait connaître cet écrit par de nombreuses
citations, je l'ai fait réimprimer avec une addition considérable. Les nou-
velles recherches faites par Spon sur les inscriptions et autres objets anti-
ques de Lyon étaient écrites sur des feuillets blancs intercalés dans l'exem-
plaire unique de la Bibliothèque impériale; elles seront bientôt livrées à la
publicité. J'ai fait imprimer le manuscrit très-peu connu du président
Bellièvre, intitulé : Lugdunum priscum, et donné le même moyen de po-
pularité au Lyon souterrain d'Artaud. Ainsi, je n'ai point caché la lumière
 épigraphique sous le boisseau ; bien loin de là , je me suis empressé d'ap-
 peler l'attention sur les travaux de mes concurrents et de mes maîtres,
 chaque fois que j'en ai eu l'occasion. Qu'on me pardonne cette observation;
je l'aurais laissée à d'autres, si on no m'avait obligé à la faire moi-même.