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«18 LE PÈRE DE LA CHAIZE. siens trouvèrent la mort à ses côtés. Qui ne connaît sa ffère ré- ponse au gouverneur de Lille ? Ce dernier, par égard pour un si grand prince, lui ayant fait demander en quel endroit se trouvait son quartier, afin de détourner de ce point le feu de la place : — Dites-lui qu'il est partout, répondit froidement Louis XIV (1). Boileau, dans une lettre datée de Mons, 3 avril 16911 et adressée à Racine, n'omet pas de lui raconter les détails les plus intéres- sants du siège : « J'ai oublié de vous dire que , pendant que j'étois sur le mont Pagnotte à regarder l'attaque, le R. P. de la Chaize étoit dans la tranchée, et même fort près de l'attaque pour la voir plus distinctement. J'en parfois hier soir à son frère qui me dit tout naturellement : « Il se fera tuer un de « ces jours. » Ne dites rien de cela à personne, car on croi- rait la chose inventée^ et elle est très-vraie et très-sérieuse. » Ecoutons ce que dit le confesseur de son royal pénitent, dans une lettre écrite pendant l'année mémorable qui fut té- moin de la mort de Turenne et de la retraite du grand Condé et de Montécuculli, les trois plus illustres généraux de l'Europe pendant ce siècle. * 1675 (sans date certaine). Au Très-Révérend Père Jean-Paul Oliva, Général de la Société de Jésus, à Rome. Mon Très-Révérend Père, J'ai reçu, presque en même temps, deux lettres de Votre (1) Pendant le siège de Mons, Lonis le Grand ne montra pas moins de courage. « Le roi dîna de bon appétit à la vue des lignes, dit la Beau- melle, se promena autour de la place et fut assez longtemps à demi-portée du mousquet. Une vedetle l'arrêta. — Ne connais-tu pas le roi, lui dit-on ? — Je le connais, répondit la seiitinélle, mais ce n'est pas ici sa place. Un moment après, un coup de canon tua le cheval de la Chenaye, fort près du prince et à côté du comte de Toulouse. Ce même comte, au siège de Namur, fut blessé à côté du roi, qui examinait les ouvrages de la place. Lorsque Louis XIV était à l'armée, il visitait sans cesse les hôpitaux, il regardait panser les blessés et consolait les mourants par sa présence.