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LE PÈRE DE LA CH.UZE. 37 Votre Paternité une lettre que Sa Majesté a lue et relue Elle même et sur laquelle Elle est revenue, à plusieurs reprises, en louant avec complaisance ses expressions et sa force pénétrante, et ajoutant les paroles les plus flatteuses pour Votre Paternité et pour notre Ordre en général. Il serait à souhaiter que je fusse semblable au portrait que, dans sa singulière bonté et sa paternelle indulgence, Votre Ré- vérence fait de moi. Je ferai de grand cœur, dans la mesure de mes forces, tout ce qui dépendra de moi pour ne manquer en rien à ma mission. Cependant, je dois l'avouer en toute humi- lité, ce n'est pas sans une certaine crainte et sans rougir que je me vois dans une position qui exigerait un homme recom- mandable à la fois par des vertus et des mérites de tout genre. Mais comme j'ai affaire à un prince qui, bien que sans rival dans le monde entier par sa puissance et sa grandeur magnanime, ne se montre pas moins habile, patient, honnête, doux, pas- sionné pour la justice et enclin en toute occasion à faire le bien ; à un prince qui use envers moi de tous les procédés les plus délicats et les plus aimables, et qui s'ouvre à moi avec la plus grande franchise, j'espère que Dieu, dont la Providence singu- lière m'a protégé jusqu'à présent dans cette haute position, éten- dra toujours sur moi sa main puissante, qu'il me guidera et qu'il saura suppléer à ce qui manque à son serviteur. Combien de fois déjà , dans mon infirmité et ma faiblesse, ne me suis-je pas appli- qué cette parole de l'apôtre : lorsque je suis débile, c'est alors que je suis puissant. Pour que je puisse espérer de réaliser les grandes choses qui doivent tourner à la gloire de Dieu et du roi Très-Chrétien, je me recommande aux prières et aux messes de Votre Paternité. De Votre Révérence, etc. Le Père de la Chaize suivit le roi dans plusieurs de ses expé- ditions ; souvent même il l'accompagnait avec une sollicitude toute paternelle, jusque dans les tranchées où ce prince ne crai- gnait pas de s'exposer comme le plus simple de ses soldats. Plus d'une fois même la vie du roi fut compromise, et plusieurs des